Porté par la grande taille de son économie, un taux d'endettement relativement faible et un marché intérieur de la dette profond, le Nigéria a vu sa note de crédit de long terme “B”, en monnaie étrangère, reconduit par Fitch Ratings à l'issue d'une nouvelle évaluation publiée ce 19 mars, en dépit de l'entrée en récession de son économie en 2020. Cette note est adossée à une perspective stable.
Toutefois, l'agence de notation relève que dans le contexte difficile de la Covid-19 “les pressions sur le naira et les déficits persistants des comptes courants pourraient peser sur les réserves de devises du pays''.
Si pour l'heure les réserves de devises devraient couvrir 5 mois d'importations ( contre un objectif de 4,2 mois), la baisse attendue des IDE devrait constituer un facteur de risque pour le portefeuille de devises. A cela il faut ajouter le déficit d'infrastructures, les pannes d'électricité et les risques sécuritaires qui sont autant de contraintes pour une année 2021 qui s'annonce malgré tout favorable avec une projection de croissance de 2%.
Fitch Ratings prévoit une réduction du déficit public à 4% du PIB en 2021 et 2022, contre 6,3 % en 2020. L'inflation devrait grimper à 16% en 2021, puis replié à 13,4% en 2022.
La dette publique du Nigéria devrait passer de 21,61% en 2020 pour atteindre 32,6 % du PIB en 2022, contre moins de 13 % dix ans plus tôt, selon les prévisions de l'agence. Vu le taux d'endettement relativement faible du pays, l'agence de notation prévoit que le gouvernement ne sollicitera pas en 2021, à l'instar de 2020, l'initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20.
Olivia Yao
Publié le 19/03/21 18:18