Mobile money : La BCEAO fait le point dans la zone UEMOA

La BCEAO a présenté ce 2 avril son rapport de synthèse sur la situation des services financiers via la téléphonie mobile dans l'UEMOA au titre de l'année 2017.

Au 31 décembre 2017, 28 services financiers via la téléphonie mobile sont dénombrés dans la zone, contre 33 un an plus tôt, répartis entre 18 partenariats associant des banques et des opérateurs de télécommunications, 8 établissements de monnaie électronique (EME) et 2 institutions de microfinance (IMF).

En 2017, le nombre de souscripteurs de comptes de monnaie électronique a bondi de 38,48% à 50,5 millions, contre 36,5 millions en 2016. En termes de transactions, 1,25 milliard d'opérations ont été enregistrées (+70,6%), soit 3,5 millions opérations par jour.

En valeur, ce sont 16 943 milliards FCFA qui ont transités par le mobile money, contre 11 501 milliards FCFA en 2016, soit une progression de 47%. Et au quotidien, ce sont 47,1 milliards de francs CFA de transactions enregistrées en 2017.

La Côte d'Ivoire championne du mobile money dans l'UEMOA

L'analyse des données révèle que la Côte d'Ivoire concentre une part importante de l'activité des services financiers numériques dans la zone en 2017. Elle totalise 37,9% des comptes de monnaie électronique, soit 19,15 millions, en hausse de 49,0% par rapport à 2016. Elle est suivie du Burkina Faso (13,8%), du Mali (13,5%) et du Bénin (13,0%).

Toutefois en termes de progression, le Bénin arrive en tête avec un nombre croissant d'utilisateurs qui ressort à 6,57 millions en 2017, contre 4,35 millions en 2016. Une évolution également observée au Sénégal (5,38 millions contre 4,40 millions), au Togo (2,98 millions contre 1,44 million) et en Guinée-Bissau (375.833 souscripteurs en 2017 contre 246.551 en 2016).

Le Mali a pour sa part enregistré un repli de 0,56% à 6,83 millions de comptes, quand le Niger à enregistre une faible hausse de 2,8% (2,22 millions contre 2,16 millions en 2016).

Voir aussi - Côte d'Ivoire : Les opérateurs de mobile money suspendent la hausse de leurs tarifs

"L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers, qui s'est établi à 55,02% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 16,99% et élargi  (y compris les institutions de microfinance, ndlr) de 35,88%" écrit le rapport.

Cependant, note la BCEAO, le taux d'activité des comptes mobile money est évalué à 36,8% en 2017, en hausse de 2,15 points par rapport à son niveau de 2016. Ainsi, sur les 50,5 millions de comptes ouverts, 18,55 millions sont considérés comme actifs (ayant généré une transaction au moins une fois au cours des 3 derniers mois).

Rechargements de compte, retraits et transferts

Au niveau des habitudes d'utilisation, les statistiques ont montré une prépondérance pour les opérations de rechargement de porte-monnaie électronique, de retrait d'espèces, de transfert de personne à personne et d'achat de crédit téléphonique. Ces opérations représentent 87,35% du volume et 90% de la valeur des transactions.

En outre, le nombre de transferts transfrontaliers réalisés entre les pays de l'Union a augmenté de 74,1%, tandis que la valeur de ces transferts a progressé de 61,0% de leur montant. Le total des transactions transfrontalières est passé de 205 milliards de francs CFA en 2015 à 484,8 milliards en 2016 et 780,6 milliards de francs CFA en 2017.

Les principaux acteurs EME

L'activité est dominée par 8 établissements EME avec 4 filiales du groupe Orange, les deux (2) filiales autonomes du groupe MTN (implanté au Bénin et en Côte d'Ivoire), Tigo Mobile Cash au Sénégal et Qash Services en Côte d'Ivoire.

Ces institutions totalisent 63,0% des comptes de monnaie électronique ouverts dans l'Union et représentent respectivement 87,42% et 92,55% du volume et du montant des transactions, réalisées en 2017 dans l'UEMOA, soit 1,1 milliard d'opérations d'une valeur de 15 680 milliards de francs CFA.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 05/04/19 12:52