Orphée MONNET KEBE, DG de Société Générale Asset Management West Africa: " A la BRVM , nous avons tous intérêts à être optimistes … "

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La BRVM Ouvre dans 3h35min

Orphée MONNET KEBE, alors directrice de Société General Securities Services (SGSS) - la banque teneur de Comptes Conservateur de Société Générale Côte d'Ivoire (SGCI) - a accordé en juillet dernier une interview à Sika Finance dans le cadre de sa publication semestrielle dédiée au marché financier régional. A cette date présidente de l'Association Professionnelle des Banques Teneurs de Comptes Conservateurs de l'UEMOA, Orphée MONNET KEBE nous avait partagé son regard sur l'évolution des valeurs à la BRVM.

Faut-il le rappeler, elle a été portée récemment à la tête de Société Générale Capital Asset Management West Africa, la société de gestion d'OCPVM de SGCI.

 

Très peu connues du grand public, les Banques Teneurs de Comptes Conservateur, sont des instances spécialisées du marché financier principalement dédiées aux investisseurs institutionnels. Garantes de la sécurité des transactions et des dénouements, elles sont également des observateurs privilégiés de l'évolution du marché.

 

Comment définir un teneur de compte conservateur pour le grand public et quelles sont vos missions sur le marché financier ?

Une Banque Teneur de Comptes Conservateur (BTCC), est une institution bancaire d'abord agréée (par la Banque Centrale BCEAO pour le cas de notre zone UEMOA) et qui obtient du régulateur, le CREPMF, une licence pour exercer  sur le marché financier régional.

Son rôle central est la conservation des valeurs mobilières, principalement de la clientèle Institutionnelle. Les " conservateurs " garantissent la sécurité des transactions, leurs dénouements conformes et effectifs, et la sécurité des instruments conservés après dénouement en se dotant de personnes compétentes, en mettant en place des systèmes d'information fiables, robustes et adaptés aux standards du métier et adoptant les meilleures pratiques en matière de sécurité, d'innovation et de flexibilité.

Quelles sont les exigences pour être Teneur de compte – conservateur et qui peut assurer une telle fonction ?

Être Teneur de compte exige une honorabilité dans l'exercice de ses missions, la rigueur, le professionnalisme, une connaissance approfondie du métier et des standards internationaux du domaine.

Le métier de Conservateur, nous ne l'avons pas créé. Il est né sur des marchés étrangers qui, à force de rencontrer des problématiques diverses, ont appris à le modeler autrement et le hisser à des standards plus élevés et plus adaptés. Nous devons entièrement les respecter.

Sur le marché financier de l'UEMOA, toutes les banques agrées peuvent obtenir la licence pour être une BTCC.

Parlez-nous de vos prestations et interventions sur le marché ?

Nous offrons plusieurs services : règlement/livraison, conservation et banque dépositaire, opérations spécifiques telles que gestion des évènements sur valeurs, paiement des revenus titres, reporting , diagnostic et suivi de portefeuille (mais nous n'offrons aucun conseil financier ; sur la base de nos rapports, nous orientons les clients vers leurs conseillers financiers afin de prendre les décisions d'investissement idoines). Globalement, nous accompagnons et rendons donc plus aisée la démarche de placement de nos clients) etc…

Un client dans une SGI peut-il lui-même choisir le conservateur de ses titres

Oui bien sûr. C'est un processus fluide à travers lequel un client envoie son ordre de bourse à son courtier, et envoie une instruction à la BTCC. Le courtier est informé par son client (sur l'ordre de bourse) du nom du conservateur. A partir de cet instant, le courtier utilise dans le système de la bourse le numéro d'identification du conservateur et le reste du processus de dénouement et règlement est assuré par la BTCC.

Je dirai que la proportion de la valeur des ventes a représenté sur les 6 premiers mois de cette année déjà environ 35% des transactions.

 

D'ailleurs, il est mieux, plus approprié pour un client institutionnel d'effectuer ses services de courtage avec un courtier SGI et les services de conservation avec une BTCC eu égard à notre offre spécialisée. Chaque acteur ayant une spécialisation professionnelle précise. Cela participe davantage à donner du crédit à notre marché, ses pratiques et ses intervenants.

Avec la baisse à la BRVM ces 3 dernières années, avez-vous constaté des retraits de capitaux des investisseurs étrangers ? Si oui dans quelle proportion ?

Oui énormément. Après il faut comprendre que nos investisseurs internationaux ont pour la majorité acquis leurs portefeuilles depuis des années, et donc la baisse du marché coïncide avec des besoins de retraits de leurs profits selon leurs stratégies, avec un peu plus de précipitation que d'habitude car n'ayant pas de visibilité, ils ne veulent pas arriver à des niveaux de cours plus que désavantageux.

Je dirai que la proportion de la valeur des ventes a représenté, sur les 6 premiers mois de cette année déjà, environ 35% des transactions.

La baisse du marché coïncide avec des besoins de retraits des profits  des investisseurs internationaux, selon leurs stratégies, avec un peu plus de précipitation que d'habitude …

La situation pourrait-elle se retourner ? Peut-on s'avancer sur une échéance ?

Nous avons tous intérêts à être optimistes, et nous croyons que les mois à venir montreront un meilleur visage de notre marché boursier.

Quelles ont été les principales initiatives que vous avez engagées depuis votre arrivée à la tête de l'association ?

Déjà la reconnaissance de l'association sur le marché financier. Notez qu'il n'est bien sûr pas aisé d'avoir une association de 9 membres (…). Nous en avons fait une réalité au point où depuis 2016, nous sommes associés à toutes les instances de réflexion autour des sujets qui portent sur le développement de notre marché financier régional.

A ce jour nous avons 9 BTCC agréées sur le marché financier régional qui sont : la Société Générale CI (SGSS CI), Standard Chartered Bank CI, Bank Of Africa CI, UBA CI, SIB, BRM Sénégal, BDK, BIS et la Stanbic Bank CI. Nous avons porté plusieurs sujets dans l'intérêt de nos clients et qui, aujourd'hui, n'attendent plus que la validation du régulateur, le CREPMF, en vue de la mise en œuvre.

Quels sont les défis auxquels est confrontée votre corporation et quels peut-être les solutions pour y remédier ?

Nous en avons plusieurs, à l'image de notre marché qui lui-même fait face à plusieurs défis : innovation surtout en termes de produits de placements disponibles aux investisseurs, digitalisation, professionnalisation des acteurs, harmonisation et revue des règles, intégration des standards de chaque métier et bien évidemment une plus grande participation au financement des économies de chacun des pays de notre zone surtout pour nos souverains.

Un marché financier réglementé doit garantir l'équité et l'égalité pour tous les acteurs, la liquidité, la disponibilité des investissements et la bonne valorisation des instruments,

Nous entendons participer à la mise en œuvre de toutes ces évolutions. Nous l'avons dit plus haut, un marché financier réglementé doit garantir l'équité et l'égalité pour tous les acteurs, la liquidité, la disponibilité des investissements et la bonne valorisation des instruments, et par ailleurs la sécurité des transactions, leurs dénouements conformes et effectifs, et la sécurité des instruments conservés après dénouement, ces trois derniers éléments qui résument notre rôle. Nous devons nous assurer que notre pierre posée au développement de ce marché doit nous permettre de tenir ces trois engagements majeurs qui sont les nôtr

Voir aussi - Sika Finance vous offre la version numérique de son magazine ''Marché Financier: Bilan et Perspectives'' (Gratuit)

Jean Mermoz Konandi

Publié le 10/10/19 19:50

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