Secteur extractif : La Côte d’Ivoire veut mettre à contribution l’expertise de sa diaspora aux Etats-Unis

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Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Energie, lors de sa rencontre avec la diaspora ivoirienne à Houston, le 11 mars 2025.

À Houston, lors de la première étape du roadshow de promotion du secteur extractif ivoirien à la mi-mars, le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a organisé un échange avec une quarantaine de professionnels ivoiriens du secteur pétrolier. Une occasion qu'il a choisie pour lancer un appel à la diaspora : venir en appui à l'expertise nationale pour accompagner la montée en puissance d'un secteur qui devient stratégique pour le pays.

Dans le cadre de son roadshow américain, le ministre a marqué une étape singulière à Houston, le 11 mars dernier, en allant à la rencontre de la diaspora ivoirienne issue du secteur des hydrocarbures. Réunis au C. Baldwin Hotel Hilton, une quarantaine d'ingénieurs et experts ivoiriens établis aux États-Unis ont participé à cette session d'échange consacrée aux perspectives professionnelles offertes par un secteur national en pleine mutation. 

Ces profils expérimentés, dont certains cumulent plus de vingt années de carrière dans de grandes compagnies internationales et à de hautes responsabilités, ont pu exposer leurs parcours. Une vitrine de compétences saluée par le ministre, qui a souligné qu'ils peuvent largement contribuer à enrichir la base de l'expertise locale. " Je suis fier et rassuré de voir que notre pays regorge de tant de talents, rien qu'à écouter les parcours de ces professionnels qui ont répondu présents ce soir ", a déclaré Mamadou Sangafowa Coulibaly. " L'enjeu, c'est de conjuguer nos forces. Le pays a formé, au fil des décennies, des ingénieurs de haut niveau qui font leurs preuves dans nos sociétés nationales. Mais l'évolution rapide des technologies nous impose de rester ouverts à toutes les expertises, y compris celles issues de notre diaspora. " 

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Une dynamique nationale qui s'accélère 

Le moment est propice. Les découvertes majeures sur les gisements Baleine et Calao positionnent la Côte d'Ivoire sur une trajectoire ascendante, avec des perspectives de production qui devraient dépasser les 200 000 barils par jour à l'horizon 2027. Dans le secteur minier, le pays ambitionne de devenir le premier producteur d'or du continent, tout en valorisant son sous-sol riche en minéraux critiques, essentiels à la transition énergétique mondiale. 

" Hier, si vous aviez des raisons de ne pas rentrer au pays, faute d'opportunités professionnelles ou d'un écosystème favorable, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le pays est en passe de connaître un développement fulgurant dans les hydrocarbures et les mines. Vos expertises, acquises dans les plus grandes firmes internationales, seront un atout précieux à ce moment charnière ", a expliqué le ministre. 

Mais le retour au pays n'est pas l'unique forme d'engagement. Mamadou Sangafowa Coulibaly a évoqué d'autres pistes de contribution : conseil à distance, sous-traitance ou entrepreneuriat, soulignant que chacun pouvait participer selon ses moyens et son positionnement professionnel. " L'histoire est en marche, et vous pouvez en être les acteurs. Il n'y a rien de plus valorisant que de contribuer à la construction de son pays dans un secteur aussi stratégique. " 

Le témoignage de Fatoumata Sanogo, directrice générale de PETROCI Holding, a illustré les passerelles possibles entre l'international et le secteur public ivoirien. Formée à l'INP-HB de Yamoussoukro et forte de plus de vingt ans d'expérience au sein de groupes tels que ExxonMobil, TotalEnergies, Shell ou BP, elle a choisi de revenir en Côte d'Ivoire pour piloter une nouvelle phase de transformation de la société nationale, en passe de devenir opérateur sur ses propres blocs offshore. 

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Tiotioho Soro, directeur général de la SIR, a quant à lui insisté sur la compétitivité des conditions de travail en Côte d'Ivoire : " Plusieurs de mes collaborateurs, recrutés pour leur expertise pointue, gagnent mieux que moi. C'est ainsi parce que nous avons besoin de leurs compétences pour faire avancer nos projets. " 

Un cadre structuré pour canaliser les contributions 

Pour accompagner cet engagement, le ministère a mis en place une plateforme numérique du contenu local (https://contenulocal.dgh.energie.gouv.ci), permettant un accès en temps réel aux opportunités d'emploi ou de sous-traitance dans le secteur extractif. La législation prévoit que certaines catégories d'emplois soient réservées aux nationaux, et cette liste peut évoluer si de nouvelles compétences sont identifiées chez des Ivoiriens. 

La rencontre a permis de poser les bases d'un dialogue formel entre le ministère et la diaspora ivoirienne active dans les hydrocarbures, avec l'objectif d'organiser des échanges réguliers, de partager des informations et de construire des passerelles durables. Un signal fort d'ouverture et de pragmatisme, qui vient conforter la volonté politique de bâtir un secteur extractif ivoirien à la fois performant, inclusif et souverain.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 02/04/25 15:30

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