À fin avril 2024, le total bilan cumulé des 10 établissements bancaires en activité au Tchad est ressorti à 2 206,5 milliards FCFA (environ 3,36 millions d'euros), selon les données du CNEF (Comité national économique et financier) consultées par Sika Finance. Cet agrégat connaît une croissance de 1,3 % en glissement annuel. À l'actif, on note un repli (-2,7%) des crédits à l'économie à 1,9 million € tandis que la trésorerie globale du secteur bancaire a progressé de 35%. Au passif, le volume des dépôts a connu une évolution positive de 3,5 % d'une année à l'autre, principalement tiré par les dépôts à vue qui représentent plus des deux tiers de l'encours global.
Malgré ces évolutions, les données du CNEF mettent surtout en avant la fragilité du secteur bancaire tchadien, car tous les établissements présentent des manquements notoires aux normes prudentielles. On apprend par exemple qu'à fin avril 2024, aucune banque ne disposait de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble des normes prudentielles, contre 5 au 31 décembre 2023. Au titre des manquements, seules 6 banques sur les 10 en activité respectaient les dispositions relatives à la représentation du capital minimum qui est de 10 milliards FCFA depuis 2009, soit un taux de conformité de 60%. Ce taux était de 50% à la même période l'année dernière. En matière de couverture des risques, 6 banques extériorisent un ratio de couverture des risques pondérés par les fonds propres nets et seuls 5 parviennent à respecter la limite globale de division.
Voir aussi : CEMAC : Selon le FMI, l'exposition des banques sur les emprunts des États est ''excessive''
Le Tchad n'est pas un cas isolé dans la CEMAC. Selon le FMI, moins d'un tiers des banques de la région respectent toutes les exigences prudentielles à fin 2023. Afin de rendre le système bancaire de la CEMAC plus solide et limiter les risques de faillites qui sont de plus en plus importantes, une étude réalisée en 2021 par les services de recherche de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) suggère au gendarme bancaire de relever le niveau de capital minimum aux alentours ou supérieur à 25 milliards FCFA (environ 38 millions d'euros).
Voir aussi : Recapitalisation des banques en difficulté : Le FMI met la pression sur les pays de la CEMAC
"L'exigence de capital minimum doit aussi être fixée de manière à avoir un impact à long terme, en induisant la consolidation du système bancaire de la sous-région. Cette exigence doit permettre le développement intensif plutôt qu'extensif, qu'on observe actuellement dans la CEMAC, à contrario d'autres environnements en Afrique, afin de contribuer significativement au développement économique de la zone ", conclut l'étude.
Sur ce point, la BCEAO a légèrement pris de l'avance par rapport à son voisin. En 2023, la banque centrale commune aux 8 pays de l'UEMOA a doublé le seuil de capital minimum à 20 milliards FCFA tandis qu'au Nigéria, il a été multiplié par 10 pour les groupes bancaires.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 22/09/24 13:39
313,02 0,67%
21/06/2025 La capitalisation boursière de la BRVM bondit de 2 000 milliards FCFA en 6 mois
20/06/2025 PETROCI investit 36 milliards FCFA dans un nouveau quai pour soutenir le boom pétrolier de la Côte d’Ivoire
20/06/2025 Togo : La BAD organise une journée portes ouvertes pour les organisations de la société civile
20/06/2025 Niger : La BOAD accorde un prêt de 50 milliards FCFA pour stabiliser la SONIBANK
20/06/2025 Heineken suspend ses opérations à l’est de la RDC, ses sites passés sous contrôle rebelle
20/06/2025 L'enseigne hôtelière Holiday Inn va ouvrir à Dakar
20/06/2025 Ghana : Un accord de 40 millions USD pour soutenir la filière cacao
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.