ADEC, la microfinance digitale qui veut révolutionner le secteur des VTC en Côte d’Ivoire

Une petite révolution est en marche sur le marché ivoirien du VTC. ADEC, institution de microfinance axée sur le digital, lance une nouvelle offre qui place les chauffeurs de VTC au cœur du modèle économique d'un secteur en plein boom dans la ville d'Abidjan. A travers sa solution de paiement électronique, la néobanque, outre l'opportunité d'ouvrir une fenêtre d'inclusion financière à des milliers de chauffeurs qui ont accès à un compte, leur ouvre la perspective d'acquérir leur propre véhicule. 

Faciliter l'inclusion financière et l'accès au crédit des acteurs du secteur informel en Côte d'Ivoire. Ce pari, la néobanque ADEC, institution de microfinance, ambitionne de le relever en misant sur le digital. Une approche disruptive, innovante, qui introduit les avantages du digital dans un secteur informel laissé à la marge du développement du numérique. 

L'offre est construite autour de sa plateforme digitale bancaire ‘'Finéo'' et son terminal de paiement électronique (TPE) associé qui agrège à la fois les transactions financières (ventes, dépenses, épargnes, …) des commerçants, artisans et autres acteurs de l'informel, facilitant la tenue d'une comptabilité et une gestion financière efficace et apportant in fine une réponse concrète à l'asymétrie d'information, l'un des principaux facteurs bloquant de l'accès au crédit. " En phase avec notre vision qui est d'apporter la finance digitale au cœur des populations, il nous est apparu opportun de mettre à la disposition du secteur informel un terminal de paiement électronique digital qui permet, d'une part, de retracer leurs flux, de régler le souci du rendu-monnaie, et d'autre part, d'épargner en vue d'avoir accès au crédit ", explique Jacques-Gaëtan Tobo, le directeur général d'ADEC qui exerce sur le marché ivoirien depuis l'obtention de son agrément en mars 2020.   

Si l'offre a déjà ainsi permis d'octroyer plus de 6 milliards FCFA de crédit au secteur informel, ADEC veut franchir un autre palier en ciblant les chauffeurs de VTC, avec la perspective de les faire passer du statut d'employés à celui d'entrepreneurs. Une démarche qui surfe sur le dynamisme d'un secteur en pleine expansion. 

Dans le détail, les chauffeurs de VTC ouvrent un compte ‘'Finéo'' en ligne, et à travers le TPE, enregistrent leurs transactions au quotidien et constituent une épargne (sur leur compte via mobile money). Lesquelles transactions donnent droit à des points (ou bonus) et permettent d'évaluer les flux financiers que ces derniers sont capables de générer. " En ciblant ce secteur informel, nous pouvons capter les flux financiers et in fine l'historique financier des acteurs impliqués afin de leur proposer des prêts à partir de 500 000 points de transaction (soit 500 000 FCFA) pour une épargne estimée à 900 000 FCFA ", explique Jacques-Gaëtan Tobo. A terme, l'idée est de financer l'acquisition d'un véhicule sur la base de la capacité d'épargne attestée par l'historique des transactions sur ‘'Finéo''. 

Sur les 20 000 chauffeurs de VTC que comptent les villes d'Abidjan et de Bouaké, ADEC a déjà conquis plus d'un millier rien que sur le mois de décembre 2023. Un début prometteur sur un marché qui devrait compter 35 000 chauffeurs d'ici seulement 2025 selon le directeur de la néobanque qui cite une étude du cabinet EY. " Notre objectif est d'étendre ce produit à l'Afrique, notamment dans les secteurs du transport urbain et du commerce, où la comptabilité n'est pas très régulière ", projette-t-il. 

Par ailleurs, bien au-delà de l'activité de crédit, ADEC ajoute dans la balance la sécurité sociale, proposant même une couverture d'assurance familiale à ses clients grâce à un partenariat noué avec   NSIA Assurances Côte d'Ivoire et le courtier Oréole.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 02/01/24 14:25