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À partir de janvier 2026, la troisième phase du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (PPRD) va officiellement démarrer. Selon l'accord signé le 11 décembre 2025 à Yaoundé entre le ministre camerounais de l'Économie, Alamine Ousmane Mey, et l'ambassadeur du Japon, Minami Kentaro, le Japon met à disposition 1,5 milliard FCFA, soit environ 2,68 millions de dollars, pour soutenir les projets prévus dans 13 communes du Sud-Ouest.
Ce financement servira à la construction de forages fonctionnant à l'énergie solaire, de centres de santé et à la réhabilitation d'écoles. Le ministre de l'Économie a salué un engagement qui, selon lui, " apporte sa pierre à la reconstruction " dans ces régions toujours affectées par une crise sécuritaire qui remonte à 2016. Il a également insisté sur le fait que ces opérations traduisent " la mise en œuvre des engagements pris " depuis l'annonce du plan en 2019, à la suite du Grand Dialogue national.
Le gouvernement rappelle que cette intervention japonaise s'inscrit dans la continuité d'un soutien déjà ancien. Le Japon avait apporté 5 millions USD lors des deux premières phases du PPRD. Ces ressources ont été utilisées pour remettre en état les services sociaux essentiels, notamment l'éducation, la santé et l'approvisionnement en eau potable. D'après les données communiquées, environ 700 000 personnes ont déjà bénéficié de ces actions.
Malgré ce nouveau financement, la mobilisation financière autour du PPRD reste fragile. Lors de la 14ᵉ session de l'Assemblée régionale du Nord-Ouest en septembre 2024, Paul Tasong, qui préside le comité de pilotage du plan, avait dressé un bilan peu reluisant. Sur les 154 milliards FCFA espérés depuis 2020, seuls 50 milliards avaient été sécurisés, soit un tiers du montant prévu.
En 2022, l'État camerounais représentait environ 10% du budget initial (8,9 milliards FCFA), tandis que les seuls financements étrangers provenaient du Japon, avec 1,5 milliard en 2022 puis 1,3 milliard en 2023. Le secteur privé local contribuait alors à hauteur de 1,2 milliard. Ce qui portait l'enveloppe totale à 11,6 milliards, très loin des besoins.
Entre 2022 et 2024, le gouvernement a contracté un prêt de plus de 20 milliards FCFA auprès de la Banque islamique de développement (BID). La loi de finances rectificative de 2024 a aussi relevé le budget du PPRD de 30 à 35 milliards FCFA, comprenant 15 milliards apportés par l'État, 8,6 milliards venant de la BID, 2 milliards du Japon et 9,3 milliards de reports budgétaires.
Malgré la frilosité persistante des partenaires occidentaux, les autorités mettent en avant les réalisations déjà concrètes. Selon Paul Tasong, 258 projets ont été menés à terme, touchant l'éducation, l'accès à l'eau et l'agriculture.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 11/12/25 16:06