Fitch rabaisse la note du Nigéria de B+ à B avec perspective négative

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L'agence de notation Fitch Ratings a revu à la baisse la note souveraine du Nigéria qui passe de B+ à B à long terme, soit un cran avant la catégorie CCC, le dernier niveau au-dessus du défaut de paiement. Cette évaluation est adossée à une " perspective négative ", traduisant lefait que l'agence ne s'attend pas à une amélioration de la situation financière du pays.

A court terme, la note est maintenue à B.

Fitch Ratings souligne ainsi que le Nigéria est moins en mesure de rembourser ses dettes à bonne date. En cause, une situation économique éprouvée par la chute des cours du pétrole et la pandémie du covid-19.

" La dégradation de la note et la perspective négative reflètent l'aggravation des pressions actuelles sur la situation financière extérieure du Nigeria suite à la récente chute des prix du pétrole et au choc de la pandémie du covid-19 " explique Fitch.

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" Le choc fera augmenter la dette publique (...) et entraînera une nouvelle récession économique " prédit l'agence.

Les ventes de pétrole représentent en effet " près de la moitié des recettes fiscales " et 90% des revenus en devises. Et comparé à 2019 où le prix moyen s'était établi à 65 dollars le baril, il est attendu au cours moyen de 35 dollars en 2020 ; un écart qui explique le pessimisme de l'agence qui table sur une croissance du PIB de 1% cette année contre un peu plus de 2% fin 2019.

Dérapage

Aussi, la baisse des cours du pétrole et par ricochet des réserves de change exacerbe-t-elle " la surévaluation du naira et les mesures politiques correctives prises par la Banque centrale du Nigeria (CBN) ne suffiront pas, selon nous, à remédier à la détérioration des déséquilibres extérieurs " poursuit Fitch.

Il faut rappeler que la CBN a procédé à un " ajustement monétaire " en dépréciant le naira de 15% par rapport au dollar le mois dernier pour les transactions des investisseurs et exportateurs. Une mesure jugée " insuffisante ".

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" Les pressions continues sur le naira sont illustrées par la réduction des réserves internationales, qui ont diminué de 9,4 % depuis le début de l'année, ce qui représente une baisse cumulée de 22,5 % depuis leur pic de la mi-juillet (2019, ndlr) ", note l'agence.

En outre, " la réticence persistante à ajuster le taux de change " devrait entraîner des sorties de devises (14,7 milliards $ de titres financiers émis par la CBN sont détenus  par des non-résidents) qui, associés " au large déficit du compte courant ", devraient faire chuter les réserves de change à 2,5 mois de paiements courants (transactions internationales) fin 2020, le " niveau le plus bas depuis 2014 ".

La dette publique est attendue à 26% du PIB en 2020-2021, soit son " niveau le plus élevé depuis la restructuration de la dette du Club de Paris en 2005 ", estime Fitch.

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Et si la croissance du PIB est projetée à 1% cette année, il pourrait rebondir à 4,4% en 2021 dans l'hypothèse d'une normalisation progressive de l'activité économique et d'une production pétrolière stable. Une perspective qui ne semble toutefois moins plausible pour l'agence au regard des incertitudes quant à l'évolution de la pandémie.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 07/04/20 21:39

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