Gabriel Fal, un géant de la finance africaine s’en est allé

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C'est un grand Monsieur de la finance africaine qui s'en est allé dans la nuit de ce mardi à mercredi 25 septembre.

Il y a un an, en juillet 2018, Gabriel Fal célébrait à Dakar les 20 ans de CGF Bourse, l'une des premières SGI de la zone UEMOA née dans le sillage de la BRVM dont il fut l'un des principaux artisans comme membre du comité technique devant préparer la naissance de cette institution sous régionale.

Une mission qui venait souligner, au milieu des années 1990, une riche carrière de banquier dans la finance africaine et internationale. Expert en ingénierie financière formé en France puis au Canada où il a décroché un MBA de l'université McGill, Gabriel Fal a entamé sa carrière à la Chase Manhattan Bank à New York dont il devient, deux ans après le représentant adjoint pour l'Afrique de l'Ouest.

Il rejoindra par la suite Citibank Sénégal où il gravira les échelons pour passer à directeur général adjoint avant d'occuper les postes de vice-président des financements structurés à Citibank Londres puis de directeur régional " Corporate " pour l'Afrique.

Dans le sillage de la création de la BRVM – dont il occupera la présidence du conseil d'administration entre 2013 et 2015 –, il lance CGF Bourse, la première SGI du Sénégal en avril 1998, puis CGF Gestion en 2001, la filiale spécialisée dans la gestion d'actifs. L'on notera qu'en 2018, CGF Bourse avait été la seconde SGI de l'UEMOA avec 11% des volumes de transaction soit près de 25,5 milliards FCFA.

Voir aussi - BRVM : Les meilleures SGI de l'année 2018

Reconnu dans le milieu financier, il sera porté à la tête de plusieurs conseils d'administration dont Ecobank Sénégal et s'engagera dans le capital-investissement avec Filao Capital Partners.

Ce passionné d'art contemporain avait eu à cœur ces dernières années de partager ses convictions sur les problématiques économiques du continent. Au Sénégal, son pays, il avait fait un plaidoyer en faveur d'un " meilleur partage de la rente des hydrocarbures " dans le cadre de l'exploitation annoncée des ressources pétrolières du pays, invitant les majors à ouvrir une fraction leur capital au profit de la communauté locale dans l'espoir de " conjurer la malédiction du pétrole ", disait-il.

Il avait en outre mis les pieds dans le sempiternel débat sur le Franc CFA en proposant la création du Fonds monétaire africain, une institution supranationale dont la mission serait de " garantir les parités des différentes monnaies membres, de mutualiser les réserves de change et de contrôler strictement l'inflation ".

Gabriel Fal part laissant un marché boursier qui, après avoir connu des sommets, traverse une zone de turbulence certes, mais entre progressivement dans les habitudes des populations. Une perspective qui lui tenait à cœur. Dans une interview à Forbes Afrique datant de juillet 2013, il avait déclaré en effet : " Si à la fin de ma carrière mes compatriotes savent se servir de l'atout qu'est le marché financier et boursier régional, j'aurais rempli ma mission ".

Une mission que ses pairs du marché financier poursuivront avec abnégation.

Sika Finance présente ses condoléances les plus attristées à sa famille biologique et à la grande famille de la finance africaine.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 25/09/19 14:17

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