Ghana : Le FMI table sur une croissance de 7% en 2019, mais s’inquiète à nouveau d'un risque de surendettement

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L'économie ghanéenne se porte bien selon le FMI, mais à l'approche de la présidentielle de 2020, des dérives budgétaires sont à craindre avec des nouveaux recours à la dette qui va passer le cap de 60% du PIB cette d'année. Une hantise alors que le pays vient de sortir d'une situation de surendettement.

 

L'économie ghanéenne devrait enregistrer une croissance de 7% du PIB cette année, a annoncé le FMI qui a conduit une mission dans le pays du 30 septembre au 11 octobre derniers.

" Les perspectives macroéconomiques du Ghana restent favorables, soutenues par la vigueur de l'industrie extractive et par un système bancaire plus sûr. La croissance du PIB réel devrait avoisiner les 7% en 2019 " a déclaré Carlo Sdralevich, chef de la délégation.

 

L'institution qui a salué le succès du programme mis en œuvre avec le pays - qui a pris fin en mars dernier, délai à partir duquel le pays a mis fin à toute coopération financière avec le FMI - s'est félicitée du maintien d'une " politique prudente " et de la stabilité macroéconomique en dépit d'une mise en œuvre " difficile " du budget 2019. En effet, en plus de recettes moins importantes que prévues, des dépassements budgétaires ont été observés notamment dans le secteur de la sécurité pour tenir compte du contexte régional.

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Mais également, le pays a fait face au passif financier du secteur électrique et au coût d'assainissement du secteur financier, une vingtaine d'établissements financiers ayant vu leurs agréments retirés en juin dernier.

Ces efforts auront pour incidence une remontée de la dette publique attendue à " environ 63% du PIB d'ici la fin de l'année " alors qu'elle était estimée à 57,6% du PIB en mars dernier. Le gouvernement s'est toutefois engagé à maintenir le déficit public " en dessous de 5% du PIB " hormis les dépenses liées au secteur énergétique et à la restructuration du secteur financier.

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Le budget 2020 à surveiller

Aussi, alors que la présidentielle de 2020 pourrait inciter les autorités à des dérives budgétaires pour répondre à des fins électoralistes, le FMI a-t-il exhorté à mettre en place un " budget 2020 suffisamment serré " afin de limiter le recours à l'endettement, l'enjeu étant de maintenir la position extérieur du pays et " préserver les gains macroéconomiques réalisés depuis 2017 " qui avaient permis de sortir le pays d'un niveau d'endettement excessif. " L'équipe du FMI a recommandé d'éviter les dépenses et les opérations de financement hors budget afin d'améliorer la crédibilité et la transparence du budget ", a insisté Carlo Sdralevich.

Par ailleurs, la mission a donné son satisfecit à la politique monétaire du pays. L'inflation s'est établie à 7,6% entre janvier et septembre, en dessous de l'horizon fixé de 8% et le cédi s'est déprécié 10% depuis le début de l'année, note la mission. Mais, " le principal risque pour les perspectives reste l'assouplissement de la politique dans la perspective des élections de 2020 ", indique encore la mission qui s'inquiète d'un recours excessif à la planche à billets pour financer les dépenses publiques.

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"L'orientation de la politique monétaire semble appropriée, mais elle devrait rester vigilante face aux risques inflationnistes. Un resserrement pourrait devenir nécessaire en cas de tensions inflationniste ou de taux de change ", conseille le FMI.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 25/10/19 15:55

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