Ghana : L’encours de la dette publique bondit à 76,1% du PIB en 2020

Au Ghana, le stock de la dette publique s'est élevé à 291,6 milliards de cedi (50,8 milliards de dollars) à fin décembre 2020. Il représente 76,1% du PIB contre 62,4% fin 2019, selon les chiffres du ministère en charge des Finances, plaçant ainsi le pays en situation de surendettement.

Cette forte augmentation du niveau d'endettement de la seconde puissance économique de la CEDEAO, s'explique par le recours soutenu aux emprunts aussi bien concessionnels que commerciaux, nécessaires pour le financement du programme de lutte contre le coronavirus (CAP – Coronavirus Alleviation Programme) mis en place par le gouvernement ghanéen, ainsi qu'à la dépréciation du cedi face au dollar américain (de 3,9 % en 2020) qui renchérit le coût du service de la dette externe.

Ainsi, l'Etat ghanéen a contracté 26 nouveaux prêts bancaires libellés en devise étrangère pour un engagement total de 1,84 milliard de dollars, en plus de l'émission d'euro-obligations de 3 milliards de dollars réalisée en février 2020.

En outre, le pays a obtenu un financement concessionnel d'environ 20,5 milliards de cedi provenant de partenaires au développement, dont le Fonds monétaire international (5,8 milliards de cedi), la Banque mondiale (2,58 milliards de cedi), la Banque africaine de développement (0,39 milliard de cedi).

Le pays a pu également compter sur un fonds de stabilisation pourvu à 1,2 milliard de cedi ainsi que sur le vaste programme de rachat d'obligations Covid à 10 ans de la Banque centrale (BoG) pour une valeur de 10 milliards de cedi.

Voir aussi - Ghana : La dette passe le cap de 74% du PIB à fin novembre 2020

La structure de la dette publique ghanéenne reste dominée par la dette intérieure qui s'est établie à 149,8 milliards de cedi (26,1 milliards de dollars) et détenue par les banques commerciales ghanéennes (29,9 %) et la Banque centrale (22,4 %), contre 141,8 milliards de cedi (24,7 milliards de dollars) pour la dette extérieure.

Par ailleurs, le Ghana est régulièrement soumis au risque de change en raison de la structure de sa dette extérieure qui est majoritairement libellée en dollar américain, soit à près de 70%, contre 17,3% en euro et 3,8% en yuan.

Dr Ange Ponou

Publié le 29/03/21 09:49