Le Nigeria octroie des permis à 28 entreprises à vendre le gaz naturel perdu par torchage

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Le Nigeria amorce un tournant stratégique dans la gestion de ses ressources énergétiques. Les autorités ont en effet délivré des permis à 28 entreprises dans le cadre du Programme nigérian de commercialisation du gaz torché (NGFCP). Une initiative structurante destinée à mettre fin au torchage systématique du gaz naturel et à transformer une nuisance environnementale en levier économique, industriel et énergétique. À la clé, ce sont jusqu'à 2 milliards de dollars, soit 1 117,5 d'investissements, une capacité potentielle de production électrique de près de 3 GW et plus de 100 000 emplois directs et indirects attendus, rapporte Bloomberg.

Le torchage du gaz qui consiste en la combustion du gaz naturel libéré lors de l'extraction du pétrole, demeure l'un des paradoxes énergétiques majeurs du Nigéria. Premier producteur de pétrole brut d'Afrique, le pays dispose également de réserves de gaz supérieures à ses réserves pétrolières, mais une partie significative de ce gaz est encore brûlée faute de débouchés économiques. Selon la Commission nigériane de réglementation du secteur pétrolier en amont (NUPRC), la production gazière s'est élevée à 221 milliards de pieds cubes standards en octobre, dont 7,6% ont été torchés. Une situation que le gouvernement entend corriger en accélérant la mise en œuvre du NGFCP.

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Les projets autorisés permettront de capter entre 250 et 300 millions de pieds cubes standards par jour (mmscfd) de gaz auparavant brûlé à la torche, indique Reuters. Ce volume représente un potentiel énergétique considérable pour un pays confronté à un déficit chronique d'électricité. Selon les estimations officielles, cette récupération pourrait réduire d'environ 6 millions de tonnes les émissions de CO₂ par an, libérer près de 3 GW de capacité électrique, produire 170 000 tonnes de Gaz de pétrole liquéfié (GPL) par an, et offrir à 1,4 million de foyers un accès à des solutions de cuisson propres.

Pour Gbenga Komolafe, directeur général de la NUPRC, le NGFCP constitue un pilier de la stratégie climatique du pays, alignée sur l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2060. Sur les 49 sites de torchage identifiés dans le delta du Niger, 42 soumissionnaires ont été retenus à l'issue d'un appel d'offres concurrentiel, réorganisé après la pandémie de Covid-19 et l'entrée en vigueur de la loi sur l'industrie pétrolière (PIA). À ce stade, 28 entreprises ont satisfait aux exigences réglementaires et obtenu leurs permis, tandis que les autres finalisent encore leur processus.

Les sociétés sélectionnées ont signé plusieurs accords clés, notamment des accords de connexion, de développement par étapes, ainsi que des contrats de vente de gaz. Ces engagements leur ouvrent l'accès effectif au gaz torché et posent les bases du passage à la phase opérationnelle. Le NGFCP bénéficie du soutien de plusieurs partenaires techniques et financiers, dont Power Africa, KPMG, l'Initiative mondiale de réduction du torchage du gaz de la Banque mondiale, l'USAID et divers bailleurs de fonds. Ces appuis ont permis de structurer des cadres techniques, commerciaux et réglementaires essentiels à la crédibilité du programme. En transformant le gaz brûlé à la torche en électricité, en GPL et en valeur économique, le Nigéria tente de concilier transition énergétique, industrialisation et création d'emplois.

Narcisse Angan

Publié le 13/12/25 16:44

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