Le Sénégal approuve le paiement de sa contribution à la Banque africaine de l'énergie (BAE), une institution stratégique destinée à financer massivement les projets énergétiques du continent. L'annonce a été faite ce 9 décembre à Dakar par Dr Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l'Organisation des producteurs africains de pétrole, en marge de la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2025.
Cette contribution, qui doit être versée avant la fin de l'année, intervient dans un contexte d'accélération des ambitions énergétiques sénégalaises. Avec l'entrée en production de champs gaziers majeurs et l'exploitation progressive de ses ressources pétrolières, le pays cherche à sécuriser des financements structurants pour accompagner l'essor de son secteur.
Le geste du Sénégal traduit également une volonté d'appuyer une initiative continentale que l'Organisation des producteurs africains de pétrole (APPO) qualifie de stratégique pour l'autonomie énergétique africaine. ‘'Ce versement nous rapproche de la mise en place de la Banque africaine de l'énergie'', a affirmé le Dr Ibrahim, saluant un engagement essentiel dans la phase finale de création de l'institution.
La Banque africaine d'investissement pour l'énergie, basée à Abuja, est née d'un partenariat entre l'APPO et la Banque africaine d'import-export (Afreximbank). Son objectif est d'offrir enfin aux États et aux entreprises africaines un outil capable de financer les projets énergétiques que les bailleurs internationaux rechignent de plus en plus à soutenir, notamment dans les hydrocarbures.
Dotée d'un capital initial de 5 milliards de dollars, l'institution vise une montée en puissance. Ses ressources pourraient atteindre 120 milliards de dollars dans un délai de trois à cinq ans, lui permettant de financer les infrastructures pétrolières, gazières et renouvelables indispensables à la croissance du continent.
La création de cette banque intervient dans un contexte où les États africains cherchent à concilier exploitation de leurs ressources, transition énergétique progressive et sécurisation de financements de long terme. La BAE ambitionne ainsi de devenir la première plateforme de financement dédiée à l'énergie africaine, capable de réduire la dépendance vis-à-vis des acteurs extérieurs et d'accompagner des projets structurants souvent jugés trop risqués.
Pour le Sénégal, l'enjeu est double. En soutenant la mise en place de la banque, le pays renforce sa crédibilité dans le secteur énergétique et sécurise de futurs leviers de financement pour ses propres projets, au moment où sa stratégie gaz‐to‐power entre dans une phase opérationnelle.
Avec l'approbation de la contribution sénégalaise et les engagements déjà actés par d'autres pays membres de l'APPO, la Banque africaine de l'énergie se rapproche de son lancement effectif. Selon les projections avancées lors de la conférence de Dakar, la structure pourrait devenir pleinement opérationnelle dès 2026.
La Rédaction
Publié le 10/12/25 08:58


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