Si la réduction de la pauvreté demeure l'objectif central de toutes les politiques publiques, son éradication totale dans le monde reste pour le moment un vœu pieux.
C'est dans ce cadre que s'inscrit le rapport bisannuel de la Banque mondiale sur la pauvreté et la prospérité partagée qui a identifié conjointement trois facteurs dont la convergence alimente l'augmentation de la pauvreté à l'échelle mondiale, malgré les efforts des pouvoirs publics pour la réduire. Il s'agit de la pandémie de la Covid-19 et de la récession économique mondiale qui l'accompagne, des conflits armés et du changement climatique.
La Covid-19 risque, en effet, d'entraîner entre 88 et 115 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté cette année, et jusqu'à 150 millions d'ici 2021, selon le rapport.
L'extrême pauvreté, dont le seuil est fixé à moins de 1,90 dollar par jour, devrait ainsi toucher entre 9,1% et 9,4% de la population mondiale en 2020 – un taux similaire à celui de 2017 (9,2%) – contre un recul attendu à 7,9% avant la pandémie.
Répartition régionale des nouveaux pauvres dus à la pandémie de COVID-19, 2020
Source : Banque mondiale
L'Afrique subsaharienne pourrait être la deuxième région la plus concernée par cette augmentation (26 à 40 millions de pauvres supplémentaires), derrière l'Asie du Sud.
Le rapport note également que les conflits armés induisent des conséquences à long terme sur la pauvreté et le capital humain des populations qui y sont exposées. Pour preuve, les 37 pays officiellement classés comme étant touchés par la fragilité, les conflits et la violence en 2020, concentrent plus de 40% des pauvres dans le monde.
Enfin, le changement climatique fait peser des menaces aiguës à moyen terme sur la réduction de la pauvreté, du fait de son impact sur la production agricole, l'augmentation des risques de catastrophes naturelles, ou encore la sensibilité aux maladies liées au climat, comme le paludisme. Ainsi, jusqu'à 132 millions de personnes supplémentaires pourraient ainsi basculer dans la pauvreté d'ici 2030 en raison des effets du changement climatique, selon les estimations de la Banque mondiale.
L'Afrique subsaharienne concentrerait plus de 60% des pauvres dans le monde
L'Afrique subsaharienne est la région du monde où le taux de pauvreté reste encore très élevé. En effet, le nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar y a progressé de 416 millions à 433 millions entre 2015 et 2018. Dans le même temps, la Banque mondiale a estimé à 689 millions le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté dans le monde en 2017.
Voir aussi - Un revenu minimum pour les plus pauvres devrait aider à freiner la propagation du Covid-19 selon le PNUD
De plus, la région semble particulièrement vulnérable aux facteurs évoqués précédemment. Elle abrite par exemple plus de la moitié des personnes identifiées à risques d'inondation élevés et est aussi le cadre de plusieurs conflits armés, notamment dans le Sahel.
De plus, bien que le déclin de la croissance économique devrait être plus modeste en Afrique subsaharienne que dans les économies avancées, il entraînera en revanche une augmentation plus forte de l'extrême pauvreté.
C'est pourquoi, et alors que le taux de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour diminue plus rapidement sur les autres continents, la Banque mondiale estime que l'extrême pauvreté pourrait être un phénomène essentiellement africain au cours de la prochaine décennie.
Dr Ange Ponou
Publié le 18/11/20 09:28
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