La Nigerian National Petroleum Company Limited fait face à un octobre difficile. Selon le rapport mensuel publié par la compagnie, la production de pétrole brut et de condensats s'établit à 1,58 million de barils par jour, marquant un recul notable par rapport au pic de 1,77 million enregistré plus tôt dans l'année. Cette baisse inquiète alors que le Nigeria peine à retrouver ses niveaux de production d'antan.
Les raisons de cette contre-performance sont multiples. NNPC pointe du doigt les opérations de maintenance programmées sur deux actifs stratégiques : Usan et SEPNU. Ces interventions techniques, bien que nécessaires, ont temporairement réduit les capacités de production du pays. La compagnie souligne également les retards persistants dans le démarrage du projet WAEP sur les blocs OML 71 et 72, dont l'exploitation devait déjà être lancée.
Mais c'est le facteur climatique qui inquiète le plus. Selon NNPC, les inondations récentes ont forcé la fermeture de plusieurs puits sur le bloc OML 143. Cette situation met en lumière la vulnérabilité croissante des infrastructures pétrolières nigérianes face aux aléas climatiques, un défi qui risque de s'amplifier dans les années à venir.
Côté finances, le tableau est plus rassurant. La compagnie affiche des revenus consolidés de 5 078 milliards de nairas (3,5 milliards FCFA) et un bénéfice après impôt de 447 milliards de nairas (309 millions USD). NNPC a également versé 11 150 milliards de nairas (7,7 milliards USD) en paiements statutaires entre janvier et septembre, confirmant son statut de vache à lait des finances publiques nigérianes.
Le secteur gazier, lui, résiste mieux. Avec une production de 6 997 millions de pieds cubes par jour en octobre et des ventes atteignant 4 713 millions de pieds cubes quotidiens, le gaz naturel apparaît comme un pilier de stabilité face aux turbulences du pétrole. Cette performance permet à NNPC de maintenir une certaine résilience malgré les difficultés sur le front pétrolier.
Pour redresser la barre, NNPC mise sur une reprise complète mi-décembre. La compagnie prévoit d'achever les maintenances programmées sur plusieurs installations majeures durant la fenêtre novembre-décembre, incluant Stardeep-Agbami, Esso-Erha, Renaissance-EA et OML 42. Selon ses projections, ces interventions devraient permettre un retour à des niveaux de production plus élevés.
Sur le plan infrastructurel, les nouvelles sont encourageantes. Le pipeline gazier Ajaokuta-Kaduna-Kano affiche un taux d'avancement de 89%, avec une livraison anticipée avant fin 2025. Le pipeline Obiafu-Obrikom-Oben progresse quant à lui à 96%. Ces projets structurants, selon NNPC, devraient permettre au Nigeria de mieux valoriser ses ressources gazières et de diversifier ses revenus au-delà du pétrole brut dans les années à venir.
La Rédaction
Publié le 08/12/25 10:47


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