Roselyne ABE, présidente de l’association des SGI de l’UEMOA : ‘’Nous pensons que la tendance observée à la BRVM pourrait se poursuivre en 2022''

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Roselyne ABE, présidente de l'APSGI, l'association professionnelle des SGI de l'UEMOA

Nous pensons que la tendance observée à la BRVM pourrait se poursuivre sur 2022

 

2021 rebat les cartes à la BRVM, rompant net avec la longue période de baisse. Un nouveau contexte qui nourrit l'optimisme de l'amorce d'un nouveau cycle haussier. Un fantasme ? A l'APSGI, l'association professionnelle des SGI de l'UEMOA, l'on croît à une tendance qui " pourrait se poursuivre sur 2022 " selon les termes de Roseline ABE, la présidente nouvellement élue.

Directrice générale d'EDC Investment Corporation, la SGI du groupe Ecobank pour la zone UEMOA, Roselyne ABE a pris les rênes de l'organisation dans un contexte plus favorable certes, mais qui laisse émerger de nouveaux défis. Les raisons de cette nouvelle dynamique, les réformes à envisager pour l'entretenir et la perspective de l'interconnexion des bourses africaines sont entre autres les sujets sur lesquels elle a bien voulu se confier dans cette interview qu'elle nous a accordée.

 

Vous avez été élue en juin dernier président de l'APSGI, l'association des SGI de l'UEMOA. Quelles sont vos ambitions à la tête de cette organisation ?

J'ai été élue par mes pairs en juin 2021 à la présidence de l'APSGI. Il s'agit pour nous de poursuivre les chantiers déjà en cours dans le cadre de l'objet de notre association, notamment la représentation et la défense des intérêts des SGI dans les relations avec les autorités du marché Financier (CREPMF, BRVM & DC/BR), la promotion du marché financier en vue de son développement et la contribution à l'évolution et à la modernisation du cadre réglementaire.

Nous arrivons à la tête de l'association à une période de réformes profondes et structurelles du cadre règlementaire du marché financier et notre ambition première est que l'APSGI reste bien impliquée dans ce processus et surtout que les intérêts de ses membres soient pris en compte. 

(…) nous avons pu obtenir à la suite de plusieurs séances de travail avec notre régulateur la prise en compte de certaines des préoccupations des SGI.

Dans ce cadre, nous avons pu obtenir à la suite de plusieurs séances de travail avec notre régulateur la prise en compte de certaines des préoccupations des SGI, notamment, dans l'adoption de l'Instruction 065/CREPMF/2021 relative au capital minimum social requis et aux normes prudentielles des sociétés de gestion et d'intermédiation agréées sur le marché financier régional.

 

La BRVM retrouve manifestement des couleurs après 5 années de baisses successives. A fin octobre, le Composite enregistrait déjà une progression remarquable de 30%. Quelle est votre appréciation de cette évolution ? Était-elle prévisible ?   

En effet, la progression de 30% de janvier à octobre 2021 est remarquable surtout qu'elle est successive à une tendance baissière des indices. Il est à noter aussi que le marché des actions avait connu un véritable rallye de 2011 à 2015 en enregistrant une croissance de 90% sur la période. On retient que l'évolution du marché des actions est globalement cyclique, caractérisée par des périodes de tendances haussières suivies de replis qui peuvent durer dans le temps. Toutefois, l'examen de la performance des actions sur le long terme montre une courbe ascendante, signifiant que la rentabilité est positive et malgré les vicissitudes des cours. 

Est-ce que la reprise en 2021 était prévisible ? La reprise était anticipée parce que les rallyes sont généralement suivis par des périodes de baisse qui se terminent par une reprise des cours à la hausse. En outre, les fondamentaux et les indicateurs d'évaluation de la BRVM auraient pu le laisser présager. En effet, avec un PER moyen de 10,03 au 31 décembre 2020, les valorisations à la BRVM avaient atteint pour beaucoup de sociétés des niveaux anormalement bas par rapport à celles observées alors dans les marchés émergents. A cela il faut ajouter, les bons résultats 2020 de la plupart des sociétés listées et l'annonce de dividendes globalement conformes aux attentes. S'agissant du timing, les professionnels du marché avaient la certitude de la reprise, cependant la période au cours de laquelle elle interviendrait était difficile à prévoir.

(…) les valorisations à la BRVM avaient atteint pour beaucoup de sociétés des niveaux anormalement bas ...

 

Comment entrevoyez-vous la fin de l'année et l'année 2022 à la BRVM ?

Les marchés des actions ont traditionnellement tendance à connaître une croissance en fin d'année. Cela est observable sur toutes les bourses y compris la BRVM. On pourrait donc comme les années précédentes anticiper cette même dynamique pour la fin de l'année 2021.

Fondamentalement, la BRVM demeure, dans l'ensemble, raisonnablement valorisée et en ligne avec la moyenne de PER à court terme sur une base prévisionnelle. Le rendement du dividende (+6,21% au 16 Novembre 2021) participe à l'attractivité du marché et la liquidité s'améliore relativement. De ce fait, nous pensons que la tendance observée pourrait se poursuivre sur 2022.

Nous pensons que la tendance observée pourrait se poursuivre sur 2022. 

Toutefois, le marché financier régional reste étroitement indexé au contexte macroéconomique qui pourrait avoir un impact sur la dynamique haussière actuelle en fonction de son évolution.


Cette longue phase baissière a pu nourrir l'aversion de certains investisseurs, singulièrement les particuliers, pour le marché boursier et entraîné un retrait de certains investisseurs institutionnels comme les compagnies d'assurance. Que faire, selon vous, pour les inciter à revenir et surtout à élargir la base des investisseurs avec cette nouvelle dynamique que l'on observe ? 

De nombreux investisseurs particuliers se sont engagés à la bourse pour la première fois pendant l'euphorie des années fastes de 2011 à 2015 et certains sont malheureusement entrés au pic en 2015. Pour ces derniers, la période de contraction a sûrement été difficile à supporter. En tant que SGI, nous devons poursuivre notre rôle de conseil en investissement auprès d'eux, en leur expliquant que la meilleure stratégie d'investissement en bourse est celle qui s'inscrit sur le long terme. 

Notre rôle s'inscrit également dans l'amélioration du profilage des clients. Il s'agit de la mise en adéquation de l'horizon d'investissement avec les ressources disponibles afin de mieux définir la stratégie. Nous devons également améliorer la communication sur les opérations de marché notamment les augmentations de capital par émission d'actions gratuites, divisions des valeurs nominales (fractionnement) qui ont provoqué un large mouvement de ventes de titres par le passé. Enfin, nous devons capitaliser sur la baisse conjoncturelle actuelle des rendements sur le marché primaire obligataire afin de promouvoir l'opportunité du compartiment action de la BRVM.

En ce qui concerne le cas spécifique des clients institutionnels que sont les assureurs, la situation est différente. En effet, le facteur majeur ayant influé sur leur retrait du marché des actions est la modification de l'article 410 du Code des assurances. Cette disposition oblige les assureurs qui détiennent des actions à faire des provisions dans les écritures contre toute moins-value supérieure à 5%. 

 

Des réformes sont-elles à envisager pour appuyer cette reprise qui se dessine afin qu'elle soit durable ? 

De façon générale, toute réforme favorisant la mobilisation de l'épargne et le développement du marché financier régional ...

Retrouver la suite de cette interview dans la dernière édition de notre trimestriel Sika Finance qui vient de paraître. Cliquer sur l'image en dessous pour le téléchargement (gratuit) de la version numérique.

 

 

Jean Mermoz Konandi

Publié le 11/02/22 16:03

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