COP 30 : L’Afrique souhaite capter 100 milliards USD/an du marché mondial du carbone

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A la COP 30, l'Afrique a saisi la Journée qui lui était consacrée pour délivrer un message sans ambiguïté aux bailleurs mondiaux. Dix ans après l'Accord de Paris, le continent affirme qu'il ne peut plus poursuivre sa transition climatique avec des ressources dérisoires et un système financier international qui transforme près de 60% des financements climatiques en dette nouvelle.

L'Afrique concentre 20% des puits de carbone mondiaux, n'émet moins de 4% des gaz à effet de serre, mais ne capte que 3% des financements climatiques globaux et moins de 10% des financements pour l'adaptation.

Un déséquilibre que les institutions africaines ont qualifié d'''insoutenable'' lors de la session organisée à Belém.

Les dirigeants rappellent aussi que le continent ne capte actuellement moins de 1% du marché mondial du carbone, alors qu'une meilleure gouvernance pourrait générer jusqu'à 100 milliards de dollars par an et cinq millions d'emplois verts d'ici 2030.

La Journée de l'Afrique a mis en avant une vision offensive : faire du continent un moteur industriel vert grâce à la transformation locale de ses ressources.

L'Afrique figure parmi les principaux producteurs mondiaux de minéraux critiques comme le cobalt ou le manganèse, mais ne capte qu'une faible part de la valeur ajoutée.

Les institutions appellent désormais à financer des chaînes de valeur intégrées, évoquant la production de batteries ou les filières renouvelables locales comme leviers d'industrialisation.

Représentants de l'Union africaine, de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), de la Banque africaine de développement et d'Afreximbank ont réitéré leur demande d'un nouvel objectif mondial chiffré, capable de répondre à l'urgence climatique.

À Bakou, lors de la COP 29, le continent avait plaidé pour 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2030, dont 300 milliards dédiés à l'Afrique.

L'accord final avait privilégié un modèle reposant largement sur l'endettement, en contradiction avec les revendications africaines.

À Belém, les dirigeants martèlent que la survie climatique du continent nécessite des financements directs, transparents et non générateurs de dette.

Le continent dispose pourtant de marges internes considérables.

Ses fonds souverains et caisses de retraite dépassent 350 milliards de dollars, une manne susceptible de financer les infrastructures vertes et l'adaptation.

La BAD rappelle qu'elle structure son action autour de quatre priorités stratégiques visant à libérer le capital africain, renforcer la souveraineté financière, transformer la dynamique démographique et bâtir des infrastructures résilientes.

La Rédaction

Publié le 14/11/25 19:23

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