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Réuni à Abidjan en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, l'Institut CFA, une organisation mondiale qui forme les professionnels de la finance et promeut des normes éthiques et techniques élevées dans le secteur de l'investissement, a dévoilé ce 30 mai un rapport ambitieux en faveur de la mobilisation accrue des capitaux privés pour soutenir le développement des marchés de capitaux en Afrique subsaharienne. À l'heure où la région fait face à des besoins massifs d'investissements dans les infrastructures et les PME, l'étude avance que les marchés privés, capital-investissement et dette privée en tête, pourraient jouer un rôle décisif dans la transformation économique du continent.
Si le rapport couvre onze économies africaines, l'Afrique de l'Ouest y occupe une place de choix, avec une attention particulière portée à la Côte d'Ivoire et au Sénégal. Ces deux marchés, moteurs économiques de l'UEMOA, se trouvent à la croisée des chemins : portés par une croissance soutenue, ils doivent désormais structurer des écosystèmes financiers plus profonds, plus inclusifs et mieux alignés sur les besoins de financement à long terme. Le potentiel est considérable, mais il reste conditionné à une série de réformes structurelles que le rapport détaille avec précision.
Les auteurs insistent notamment sur l'urgence d'un cadre réglementaire plus clair et stable pour attirer les investisseurs privés. En Afrique de l'Ouest, la fragmentation des règles, le manque de produits d'investissement adaptés, et la faible participation des acteurs institutionnels locaux freinent encore l'émergence de marchés de capitaux dynamiques. Pourtant, la région dispose d'atouts solides, à commencer par des systèmes bancaires relativement développés, des projets d'infrastructure ambitieux, et une jeunesse entrepreneuriale en pleine expansion.
Pour libérer ce potentiel, le rapport recommande une alliance active entre États, investisseurs et institutions régionales. Cela passe par des partenariats public-privé ciblés, des incitations à la formation de talents locaux, ainsi que la création de fonds d'investissement endogènes, capables de canaliser l'épargne nationale vers les secteurs porteurs. L'Afrique de l'Ouest est ainsi appelée à jouer un rôle de laboratoire pour tester des solutions innovantes qui pourraient ensuite être répliquées ailleurs sur le continent.
À travers ce plaidoyer pour une mobilisation intelligente des capitaux privés, le CFA Institute envoie un message clair : les réformes ne peuvent plus attendre. Si les bonnes conditions sont réunies, l'Afrique de l'Ouest a les moyens de devenir l'un des principaux hubs financiers du continent, et d'entraîner dans son sillage une dynamique de développement plus résiliente et plus autonome.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 30/05/25 17:19
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