Sur le marché domestique de la dette publique, les États de la CEMAC font face à un durcissement des conditions d'emprunts. La semaine dernière, la Guinée équatoriale n'a pas reçu le moindre " kopeck " sur une émission de Bons du Trésor Assimilables (BTA) de 15 milliards FCFA. La Centrafrique n'a pu mobiliser que 3,8 milliards FCFA sur 12,5 milliards FCFA recherchés via des OTA (Obligations assimilables du Trésor) de 4 ans rémunérées à 6,5%. Pour 10 milliards FCFA sollicités, via des BTA de 26 semaines au taux de 5,8%, les investisseurs n'ont servi que 69% du montant au Gabon. Pour la même somme, le Congo a dû payer le prix fort (6,8%) pour obtenir la totalité étalée sur 12 mois.
C'est dans pareil contexte que le Cameroun s'est présenté hier 28 février devant les investisseurs de la région. Émetteur de dette de référence sur le marché régional, le pays veut mobiliser 50 milliards FCFA via des BTA de 13 et 26 semaines. Le taux de rendement plancher au-delà duquel toutes les autres offres ne devraient pas être admises est de 4% sur le 1er et 4,25% pour le 2e. Mais en cas d'une faible offre, Yaoundé pourrait bien être plus flexible s'il souhaite obtenir l'intégralité de la ressource recherchée.
Depuis la fin de l'année dernière, les investisseurs veulent des rendements plus élevés sur les titres du Cameroun malgré la sécurité que le pays offre en matière de remboursement (3 000 milliards FCFA de dettes remboursées depuis 2011 sans défaut de paiement). En janvier, le coût moyen des BTA souscrits du pays était de 4,39% contre 2,94% un an en arrière. " La conséquence c'est que nous payons beaucoup plus d'intérêts que par le passé. C'est un fait " a reconnu dans une interview, Moh Sylvester, le directeur général du Trésor.
Cette crispation généralisée tient de la trop forte concentration des dettes étatiques sur les banques de la région. Le portefeuille des titres en circulation dans la zone à fin janvier est très majoritairement détenu par les banques (76,7%) contre 15,2% pour les investisseurs institutionnels (Fonds de pension, assurances…), 6% pour la BEAC à travers son programme de rachat et seulement 2% pour les personnes physiques. Pour soutenir la dynamique croissante du marché sur le moyen terme, la Banque centrale prépare un corpus règlementaire en vue de contraindre les établissements de crédit à céder annuellement au minimum 30% de leurs souscriptions sur le marché secondaire, celui auquel ont accès les particuliers.
Fernand Ghokeng
La Rédaction
Publié le 01/03/23 18:10
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