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C'est une grande première sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Le 27 mai dernier, le Trésor public gabonais a émis sur le marché financier régional, un emprunt obligataire par appel public à l'épargne de 200 milliards FCFA (331 millions USD), son deuxième depuis le début de l'année. Mais en vue d'attirer un grand nombre d'investisseurs, le pays a décidé d'attribuer une prime d'émission de 500 FCFA (0,82 dollar) pour chaque obligation souscrite.
Concrètement, 20 millions de titres de créances ont été émis et si la valeur unitaire est de 10 000 FCFA, Libreville a annoncé dans son document d'information qu'il cèderait à 9 500 FCFA, soit une décote de 500 FCFA. Cela représente une plus-value pour l'investisseur au moment du remboursement du principal. L'objectif, apprend-t-on, est de renforcer l'attractivité de l'opération dans un contexte de tensions de liquidités appuyé par un resserrement de la politique monétaire par la Banque centrale. Le minimum de souscriptions a, toutefois, été fixé à 50 obligations.
Autre élément d'attractivité, ce sont les taux proposés qui sont relativement élevés par rapports aux dernières opérations du marché. Il faut dire que les autorités de transition ont opté pour un emprunt à tranches à taux multiples et prévoit rémunérer à 6,6% net/an les souscriptions d'une maturité de 3 ans ; 6,75% net/an sur des maturités de 4 ans et 7% net/an sur 6 ans. Pour structurer cette levée de fonds, le Gabon s'est attaché les services de BEM Securities et ASCA, deux sociétés de bourse basées à Douala au Cameroun. La période de souscription devrait se refermer le 27 juin prochain.
Comme garantie de remboursement, le Trésor gabonais va ouvrir un compte d'amortissement dans les livres de la Banque centrale. Chaque mois, à la période de pic des recettes fiscales, la BEAC va prélever par débit d'office un montant du compte du pays qu'elle reverse dans le compte d'amortissement. À chaque échéance de remboursement, elle débitera le compte d'amortissement pour créditer le ou les comptes des investisseurs ayant souscrit à cet emprunt.
Avec une partie des fonds recherchés, l'État compte apurer une partie de sa dette et utilisera l'autre partie pour financer des projets prioritaires retenus dans le Plan national de développement pour la Transition.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 30/05/24 08:07
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