Le groupe énergétique italien ENI a annoncé, ce mardi 2 décembre 2025, le démarrage anticipé de la deuxième phase de son projet Congo LNG, suite à l'installation de son unité flottante de liquéfaction (FLNG) Nguya au large des côtes congolaises. L'objectif est d'exporter la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) dès le début de l'année prochaine, a précisé la compagnie dans son communiqué.
La Phase 2 repose sur un dispositif complet qui regroupe trois plateformes de production, l'unité Scarabeo 5 chargée du traitement et de la compression du gaz, et le FLNG Nguya qui assure la liquéfaction et l'exportation. D'après Eni, cette configuration porte la capacité totale du projet à 3 millions de tonnes par an, soit environ 4,5 milliards de mètres cubes.
Elle permet aussi de mobiliser l'ensemble des ressources gazières des champs de Nené et Litchendjili, situés dans le permis Marine XII, tout en garantissant une alimentation continue des deux navires-usines : Tango FLNG, opérationnel depuis fin 2023, et Nguya.
Le FLNG Nguya, long de 376 mètres et large de 60 mètres, a été conçu pour limiter son empreinte carbone et pour traiter des gaz de compositions variées, ce qui pourrait faciliter l'exploitation future d'autres gisements.
Quant au Scarabeo 5, reconverti d'une plateforme de forage en unité de traitement et de compression, Eni le présente comme un exemple de réutilisation industrielle, en ligne avec sa stratégie de réduction des coûts et d'intégration de solutions plus respectueuses de l'environnement.
La montée en puissance de Congo LNG s'inscrit dans un contexte où le pays dispose, selon l'US Energy Information Administration, d'environ 10 trillions de pieds cubes de réserves prouvées de gaz naturel. Avant le lancement du projet, une grande partie de ce gaz était brûlée à la torche ou réinjectée dans les champs pétroliers pour soutenir une production de brut en déclin.
L'entrée en service du Tango FLNG en décembre 2023 avait déjà ouvert une nouvelle phase : en un an et demi, cette unité a expédié douze cargaisons de GNL, pour une capacité annuelle de 0,6 million de tonnes.
Avec l'arrivée de Nguya et la progression des infrastructures sous-marines de la Phase 2, Eni renforce sa présence dans un pays où il est implanté depuis plus de 55 ans. L'entreprise fournit notamment du gaz à la Centrale Électrique du Congo, qui couvre environ 70 % de la capacité de production électrique nationale, et soutient plusieurs initiatives liées à l'accès à l'énergie, au développement agricole via le projet d'agri-feedstock, à la modernisation du réseau électrique entre Pointe-Noire et Brazzaville et à l'amélioration des services essentiels pour les communautés locales
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 02/12/25 12:01


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