Coronavirus : Nouveau talon d’Achille de l’économie mondiale ?

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Après une croissance économique mondiale décevante de 2,9% en 2019, due essentiellement aux restrictions commerciales dans le monde, en particulier celles entre la Chine et les Etats-Unis ; le Fonds monétaire international (FMI) projetait déjà en janvier un rebond de l'économie mondiale à 3,3% en 2020.

Les leviers de cette expansion seraient imputables à la phase 1 de l'accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis qui prévoit notamment un démantèlement des 15% de droits de douane sur 160 milliards de dollars de marchandises ; associés à une amélioration de la conjoncture économique dans certains pays émergents ou en développement.

Si on considère que certaines incertitudes sur l'économie mondiale liées aux tensions commerciales se dissipent ainsi, d'autres malheureusement apparaissent.

C'est notamment le cas du coronavirus, une épidémie d'une extrême gravité qui sévit en Chine depuis le début de l'année et qui constitue actuellement une urgence sanitaire mondiale et l'incertitude la plus pressante.

Si les perturbations causées par le virus prennent rapidement fin, l'économie chinoise devrait bientôt rebondir. Il en résulterait un net ralentissement de la croissance du PIB en Chine au premier trimestre de 2020, mais seulement un faible repli pour toute l'année. L'effet de contagion sur d'autres pays resterait relativement mineur et de courte durée, prenant surtout la forme d'une perturbation temporaire des chaînes d'approvisionnement et de restrictions au tourisme et au voyage.

Toutefois, une épidémie de longue durée et plus grave entraînerait un ralentissement plus sensible et plus prolongé de l'économie chinoise. L'effet sur l'économie mondiale serait amplifié par une plus grande perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales et une baisse plus persistante de la confiance des investisseurs, en particulier si l'épidémie s'étend au-delà de la Chine.

C'est pourquoi, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, estime que si certaines incertitudes (comme les maladies) sont indépendantes de notre volonté, le fonctionnement de l'économie mondiale doit se garder d'en créer de nouvelles.

A ce propos, elle estime que les décideurs politiques doivent axer leurs actions autour 3 piliers majeurs que sont le commerce, le climat et la réduction des inégalités afin de renforcer les fondamentaux de l'économie mondiale.

Bâtir un meilleur système commercial mondial

Kristalina Georgieva plaide donc pour un système commercial moderne débarrassé de tout type d'accord commercial bilatéral encadré, car source distorsion des échanges et de l'investissement. Pour preuve, la régulation du commerce international coûte environ 100 milliards de dollars à l'économie mondiale, selon le FMI.

Faire face aux aléas climatiques

Les dégâts causés par les aléas climatiques sont pénalisants pour bon nombre d'économies. Le FMI estime même qu'en général, une catastrophe naturelle liée au climat ralentit la croissance du pays touché de 0,4 point de pourcentage l'année où elle se produit.

C'est pourquoi l'institution de Bretton Woods encourage l'investissement dans les énergies propres et des infrastructures résilientes, générateur d'un triple dividende : prévenir de futures pertes, favoriser l'innovation et créer de nouveaux débouchés pour ceux qui sont le plus dans le besoin.

Réduire les inégalités

Pour réduire l'écart considérable des débouchés en fonction du sexe, de l'âge et de la situation géographique, le FMI en collaboration avec la Banque mondiale, propose de nouveaux domaines où il est possible d'élargir l'accès aux débouchés. Il s'agit notamment d'une éducation de qualité, de la recherche et développement et de la numérisation.

Dr Ange Ponou

Publié le 24/02/20 10:33

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