L'Assemblée nationale de la Transition a adopté, ce 28 octobre à Libreville, le projet de loi de Finances 2026, présenté par le ministre d'État chargé de l'Économie, des Finances, de la Dette et des Participations. Chiffré à 7 233,3 milliards de FCFA, ce budget, qualifié de " budget de la résilience " par le Gouvernement, traduit la volonté de concilier rigueur financière et protection sociale dans un contexte de transition économique. Le texte a été adopté à la quasi-unanimité, avec trois voix contre, à l'issue d'un débat budgétaire jugé " exemplaire " par le ministre, pour la qualité des échanges et la richesse des amendements.
Présenté comme un instrument de transformation structurelle, le budget 2026 repose sur le réalisme, la transparence et l'efficacité. " Chaque franc engagé doit être désormais un franc utile, productif et traçable ", a insisté le ministre lors de la plénière. Le document consacre une part significative des dépenses à l'investissement public, identifié comme le moteur central de la transformation économique. Les programmes prioritaires incluent l'industrialisation, la valorisation locale des ressources naturelles, ainsi que la modernisation des infrastructures énergétiques et routières.
Malgré un recentrage sur les équilibres budgétaires, le Gouvernement a tenu à préserver les filets sociaux. Le ministre a indiqué que les dépenses à caractère social destinées aux populations vulnérables s'élèvent à 61 milliards de FCFA en 2026, contre 50 milliards en 2025, soit une hausse de 11 milliards (+22%). Ces fonds concernent notamment les aides aux familles, la santé de base et les programmes de lutte contre la vie chère. Cette enveloppe reste modeste au regard du budget global, mais le ministre assure qu'elle sera " ciblée et évaluée selon son impact réel ".
L'objectif de ce budget est également de restaurer la crédibilité de l'État et de renforcer la traçabilité de la dépense publique, après plusieurs années de déséquilibres. Pour cela, le PLF 2026 s'appuie sur une refondation de la gestion publique et une meilleure articulation entre les politiques économiques et les besoins sociaux. La mise en œuvre des recommandations de la Cour des comptes et la reprise des lois de règlement en retard témoignent de cette volonté de normalisation. " En votant ce budget, vous contribuez à consolider les équilibres financiers de l'État et à rétablir la confiance auprès de nos concitoyens ", a-t-il ajouté.
Ce budget de la résilience est censé renforcer la vision d'une économie gabonaise en mutation, cherchant à se défaire d'un modèle de rente pour adopter un cadre productif et durable. S'il confirme la discipline budgétaire du Gouvernement, il engage aussi une responsabilité collective : celle de transformer chaque dépense en levier de croissance inclusive. Le défi sera désormais d'en mesurer l'impact tangible sur la vie quotidienne des Gabonais, condition essentielle pour restaurer la confiance dans l'action publique.
La Rédaction
Publié le 30/10/25 16:26


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