Le Ghana est sur des braises, menacé par un niveau d'endettement à la dérive. Albert Touna Mama, le représentant résidant du FMI a sonné l'alerte lors d'une table ronde sur la gouvernance budgétaire du pays le 11 juillet dernier.
Classé en mai dernier par la Banque mondiale dans le lot de pays africains présentant un risque élevé de surendettement, le Ghana charrie une dette qui en augmentation évaluée à 57,6% du PIB en mars dernier. Après avoir mis fin en mars dernier à tout appui du FMI dans la gestion de son économie, le pays doit encore faire la preuve d'une gestion optimale de ses finances publiques.
La situation inquiète au fil du temps selon Touna Mama. En cause : un faible niveau de mobilisation des recettes intérieures, des dépenses publiques hors budget en augmentation et le déficit financier qui s'accumule dans le secteur de l'énergie.
Les autorités ghanéennes ont en effet bien du mal à mobiliser les recettes fiscales qui représentent moins de 13% du PIB alors que la moyenne africaine oscille autour de 19% du PIB. En outre, une grande partie de ces ressources, plus de 90%, est consacrée aux dépenses de fonctionnement et au paiement du service de la dette. Et plus inquiétant encore, le secteur électrique voit s'accumuler une dette estimée à 2,2 milliards de dollars, un lourd héritage de deux décennies d'arriérés de paiement qui est un handicap pour les compagnies de production d'électricité du pays.
Annoncée comme l'économie la plus dynamique au monde en 2019 selon le FMI qui table sur une croissance de 8,8% cette année, le pays qui s'est soustrait du contrôle de l'institution entre dans une période électorale avec la présidentielle de fin 2020. Une perspective qui inquiète d'autant qu'elle est favorable à toutes les dérives budgétaires.
Le 22 mars dernier, le pays avait levé avec succès 3 milliards de dollars d'eurobonds, une enveloppe dont le tiers, soit un milliard de dollars, devait servir à rembourser la dette publique arrivée à échéance.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 19/07/19 08:08
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