Le Burkina Faso peut se réjouir d'une campagne agropastorale exceptionnelle pour l'année 2025/2026. Selon les résultats provisoires présentés ce 17 décembre, en Conseil des ministres, la production céréalière nationale atteint 7 142 484 tonnes, marquant une progression spectaculaire de 37,19% par rapport à la moyenne des cinq dernières années et de 17,63% comparativement à la campagne précédente. Cette performance remarquable propulse le taux de couverture des besoins céréaliers du pays à 126,6%, contre 111,5% l'année dernière, offrant ainsi une marge de sécurité alimentaire confortable pour les populations burkinabè.
Cette réussite agricole intervient malgré un contexte de départ peu favorable, avec un démarrage tardif à normal des pluies dans la majorité des localités et des attaques massives de chenilles légionnaires d'automne sur les cultures de maïs et de sorgho. Les services agricoles ont dû intervenir sur près de 17 724 hectares traités parmi les 20 568 hectares infestés sur un total de 47 213 hectares prospectés. La mobilisation des équipes techniques et la réactivité des autorités ont permis de limiter les dégâts et de préserver l'essentiel des récoltes, témoignant d'une meilleure maîtrise des défis phytosanitaires.
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L'analyse territoriale révèle cependant des disparités importantes à travers le pays. Sur les 47 provinces que compte le Burkina Faso, 24 affichent des productions excédentaires tandis que 15 demeurent déficitaires et 8 autres se situent en situation d'équilibre. Cette répartition inégale nécessitera des mécanismes de redistribution et de commercialisation efficaces pour garantir l'approvisionnement des zones vulnérables. Du côté des autres filières, la production fourragère s'établit à plus de 10 millions de tonnes de matière sèche, combinant résidus de récoltes et fourrages cultivés, ce qui devrait soutenir l'élevage national.
Les cultures de rente hors coton confirment également la dynamique positive avec une production estimée à 1 353 298 tonnes, en progression de 37% par rapport à la moyenne quinquennale. Seules les autres cultures vivrières comme le niébé, le voandzou, l'igname et la patate enregistrent un léger recul de 1,29% par rapport à la campagne précédente, avec 1 246 132 tonnes produites, bien qu'elles restent largement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années avec une hausse de 27,9%. Ces résultats globalement encourageants renforcent la souveraineté alimentaire du pays et ouvrent des perspectives d'exportation vers les marchés sous-régionaux.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 18/12/25 08:01


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