Moody’s déclasse le Nigéria au bord du défaut de paiement

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ferme dans 1h33min

Dans une nouvelle évaluation publiée ce 27 janvier, Moody's Investors Services a dégradé la note d'émetteur à long terme du Nigéria de "B3" à "Caa1", affirmant que la situation budgétaire et la dette du gouvernement devraient continuer à se détériorer. La perspective sur la note du pays est maintenue à "stable".

La dégradation de la note est un signal envoyé aux investisseurs étrangers que les obligations du pays et son potentiel à s'endetter davantage sont menacés, ce qui est susceptible de rendre les futurs emprunts plus coûteux.

 "Le gouvernement est confronté à une très forte pression budgétaire tandis que la capacité de réponse reste limitée par les faiblesses institutionnelles et les défis sociaux de longue date du Nigeria" explique l'agence américaine pour justifier sa décision.

En effet, Moody's s'attend à ce que la pression budgétaire s'accentue davantage au cours des deux prochaines années à cause de la baisse de la production pétrolière et aux coûteuses subventions des prix à la pompe. En 2022, 9,54 milliards de dollars ont été dépensés par l'État fédéral pour soutenir les prix des hydrocarbures alors qu'au même moment la production de brut était étranglée par la contrebande et les actes de vandalisme sur les pipelines causant d'énormes manques à gagner pour l'État.

S'agissant de la dette publique, l'agence a déclaré que le ratio dette/PIB passera à 45 % en 2023 (contre 34 % l'an dernier et 19 % en 2019) même si le pays sera appelé à payer beaucoup plus cher.  " Les options de financement du gouvernement sont limitées, ce qui suggère que le gouvernement emprunte à des taux d'intérêt plus élevés en 2023 au moins et en s'appuyant fortement sur la dette intérieure " note Moody's. Le service de la dette, lui, devrait asphyxier davantage les finances publiques, en ponctionnant plus de la moitié de ses revenus du gouvernement à moyen terme, contre 35 % en 2022.

Des réformes ''difficiles'' à mettre en œuvre

Les élections générales du pays le plus peuplé d'Afrique sont prévues le 25 février prochain. Moody's a également indiqué que le changement à la tête de l'exécutif devrait " relancer l'élan de réforme au Nigéria et soutenir l'assainissement budgétaire ". Des réformes " institutionnellement, socialement et politiquement difficiles à mener en œuvre " et, même elles l'étaient, mettraient du temps pour produire les effets escomptés. 

 Fernand Ghokeng

La Rédaction

Publié le 30/01/23 19:28

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

6T9qJpQp08Rggqbuqv7af6dAfwi7-9r0Iu1mKfJ_iyw False