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Le 05 novembre dernier, un comité de notation de Moody's Ratings s'est réuni pour évaluer la solvabilité du Congo. Au terme de l'évaluation, l'agence de notation américaine de notation a annoncé ce 08 novembre qu'elle reconduisait la note Caa2 sur les obligations de longue maturité en devise et en monnaie locale du pays, assortie d'une perspective stable. Sur l'échelle de notation, Caa2 est situé 3 crans au-dessus du défaut de paiement et renvoie à des obligations "ultra-spéculative ", c'est-à-dire qui représentent un risque très élevé pour les investisseurs.
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Moody's a expliqué que sa décision de maintenir le Congo dans cette catégorie était corrélée à deux récents retards de paiement enregistrés sur le marché domestique des capitaux en mai et août 2024. Ces retards étaient principalement dus à des problèmes administratifs, selon les autorités, et ont été rectifiés dans un délai de 2 à 15 jours. Le pays a également tardé à effectuer ses paiements au titre du service de la dette extérieure envers ses créanciers officiels et bilatéraux au cours du premier semestre 2024.
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Pour éviter de nouveaux incidents de paiement, le Congo a annoncé, début octobre, le lancement d'une offre de rééchelonnement de ses obligations domestiques chiffrées à 2 314 milliards FCFA (environ 4 milliards USD). Une offre adressée aux investisseurs dans laquelle le pays a indiqué qu'il souhaitait échanger les instruments de dette (OTA et BTA) en circulation contre des échéances plus longues (10 ans) de même valeur nominale et de même taux d'intérêt. Une offre qui, en tout point, ne favorise pas les investisseurs, indique Moody's.
Motif : "premièrement, l'extension de l'échéance entraînera une perte financière pour les investisseurs. Deuxièmement, nous considérons l'opération comme un moyen d'atténuer les risques de liquidité immédiats et les défauts probables. Par conséquent, nous considérons cette opération comme un échange en difficulté". Signalons qu'il y a une semaine, S&P, évoquant presque les mêmes raisons, a déclassé la note du Congo d'un cran pour les emprunts en devises et de 4 crans pour la dette en monnaie locale.
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Moody's estime également qu'avec le fardeau élevé de la dette (99% du PIB à fin 2023) et malgré l'allègement sollicité, le Congo ne disposera pas suffisamment de marge de manœuvre pour diversifier son économie, qui est encore fortement corrélée au pétrole, et soutenir une croissance robuste du PIB. L'agence américaine relèvera la note du pays si le gouvernement parvient à s'acquitter en temps voulu du service de la dette, diminue son volume d'arriérés et améliore le recouvrement des impôts pour doper la croissance non-pétrolière.
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Par contre, une pression à la baisse sur la notation est aussi envisageable. "Étant donné que la notation actuelle de Caa2 implique un risque élevé de défaut, une dégradation serait probable si nous prévoyons des pertes encore plus élevées pour les investisseurs en cas de défaut", prévient l'agence.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 10/11/24 12:02
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