Nigéria - Brésil : Un partenariat stratégique d’un milliard de dollars pour la souveraineté agricole

À l'issue de la deuxième édition du Mécanisme de Dialogue Stratégique Nigéria-Brésil, Abuja a été le théâtre d'une annonce majeure : la signature d'un ensemble de protocoles d'accord dans des secteurs clés, couronnée par l'activation du programme agricole Green Imperative, un partenariat de plus d'un milliard de dollars entre les deux géants du Sud global. 

La rencontre, présidée par les vice-présidents nigérian Kashim Shettima et brésilien Geraldo Alckmin, marque une étape stratégique dans les relations bilatérales, avec une ambition clairement affichée : transformer l'alliance historique entre le Nigéria et le Brésil en un levier de développement mutuel, à travers des résultats concrets et mesurables. 

Le Green Imperative : moteur d'une révolution agraire nigériane 

Pilier central de cette coopération renforcée, le programme Green Imperative prévoit le déploiement massif de matériel agricole mécanisé, l'ouverture de centres de formation technique et de services agricoles sur tout le territoire nigérian. Objectif : accroître les rendements, réduire la dépendance alimentaire et créer des centaines de milliers d'emplois dans les zones rurales. 

Pour le vice-président nigérian Shettima, ce projet incarne " un rêve partagé entre deux grandes démocraties, deux économies riches en capital humain et naturel, résolues à bâtir un avenir prospère ". Il s'inscrit dans la stratégie de transformation économique du Nigéria portée par le président Bola Ahmed Tinubu, dont les réformes — fin des subventions sur les carburants, unification du taux de change, facilitation des investissements — visent à poser les bases d'une " économie de mille milliards de dollars à l'horizon 2030 ". 

Une coopération élargie à la défense, à l'énergie et à la culture 

Au-delà de l'agriculture, sept protocoles d'accord ont été signés, couvrant la défense, l'énergie, le tourisme, la culture, la lutte antidrogue et les industries audiovisuelles. Un nouvel accord de coopération militaire prévoit le renforcement des échanges en matière de formation, de partage de renseignement et de technologies de défense. 

Le vice-président Shettima a conclu la session en appelant à un passage résolu de l'ambition à l'action. " Les protocoles d'accord ne sont que des intentions si elles ne sont pas suivies d'effets tangibles. Ce mécanisme de dialogue doit être le déclencheur d'un partenariat d'exécution. "

Jean Mermoz Konandi

Publié le 25/06/25 10:50