La Banque centrale du Nigeria (CBN) a annoncé avoir délivré des licences définitives à 82 bureaux de change (BDC) pour opérer à partir depuis le 27 novembre. De ce fait, seul les BDC figurant sur la liste publiée sur son site officiel sont autorisés à exercer, et elle met en garde le public contre les opérateurs non licenciés, rappelant que pratiquer des activités de change sans autorisation constitue une infraction punissable par la loi.
Avec ces 82 licences, la Banque centrale confirme le resserrement de son dispositif de contrôle. Les entités agréées sont désormais autorisées à proposer légalement des services de change, à condition de respecter les nouvelles normes de transparence, de capitalisation et de gouvernance introduites dans le cadre réglementaire. La liste restera évolutive, la CBN prévoyant de la mettre à jour régulièrement pour permettre au public de vérifier la légitimité des bureaux de change en activité.
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Cette décision s'inscrit dans la continuité des grandes réformes engagées par la CBN depuis 2024. À l'époque, la Banque centrale avait révoqué plus de 4 000 licences de bureaux de change pour non-conformité. Plusieurs opérateurs avaient en effet été épinglés pour non-paiement des frais réglementaires, absence de rapports obligatoires, non-respect des règles de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ou encore pour des pratiques opaques favorisant la spéculation sur le marché du naira. Ce vieux système, trop dispersé et insuffisamment supervisé, laissait place à des flux non traçables et à un marché parallèle puissant.
C'est pour corriger ces faiblesses que la CBN a mis en place un nouveau cadre réglementaire beaucoup plus strict, introduisant des exigences de capital plus élevées, des obligations de reporting renforcées et une surveillance plus étroite. L'octroi des 82 licences marque ainsi une volonté d'assainir le marché des changes, en ne laissant opérer que des acteurs solides, contrôlés et conformes. Le régulateur espère, par cette stratégie, réduire les distorsions du marché informel, limiter les risques de manipulation et renforcer la stabilité du naira.
Fanuelle YAO
La Rédaction
Publié le 09/12/25 10:44


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