Porté par une activité hors pétrole en pleine accélération, le Nigeria a surpris les marchés en affichant une croissance de 3,98% au troisième trimestre 2025, selon les données du National Bureau of Statistics publiées ce 1er décembre. Cette performance, supérieure aux anticipations des analystes, confirme la bonne santé de la première économie en Afrique de l'Ouest, où la dynamique nigériane influence directement les échanges, les investissements et les chaînes de valeur, notamment dans le secteur minier.
L'économie nigériane avait été attendue en modération après un deuxième trimestre vigoureux, mais elle parvient finalement à dépasser la fourchette haute des prévisions, situées entre 3,6 et 3,9%. Le rebasing des comptes nationaux, la résilience des services et l'essor des activités non pétrolières ont contribué à ce résultat. Le PIB réel atteint désormais 57 030 milliards de nairas, soit 39,53 milliards USD, contre 54 850 milliards de nairas un an plus tôt, tandis que le PIB nominal bondit de 18,12% à 113 590 milliards de nairas.
La particularité de cette reprise repose sur la montée en puissance des secteurs non pétroliers, qui représentent plus de 96% de l'économie. Les services, à eux seuls, pèsent 53% du PIB et ont progressé de 4,15%. L'agriculture, pilier de l'emploi et de la sécurité alimentaire, a également connu une dynamique positive à 3,79%. La production pétrolière, bien que stable autour de 1,64 million de barils par jour, a enregistré une croissance annuelle de 5,84%, mais reste en contraction sur le trimestre.
Cette vigueur économique intervient dans un contexte où le Nigeria cherche à consolider son rôle de locomotive régionale, en particulier dans les secteurs extractifs. La demande intérieure soutenue, combinée à la reprise des investissements directs dans les activités minières, crée un effet d'entraînement sur plusieurs pays voisins dont les exportations de minerais, de ciment ou d'énergie sont en partie absorbées par le marché nigérian. Les opérateurs miniers d'Afrique de l'Ouest bénéficient ainsi d'un environnement plus prévisible et d'une meilleure demande en intrants industriels du fait de l'expansion du secteur manufacturier nigérian.
Les institutions internationales confirment cette tendance. La Banque mondiale avait déjà relevé ses prévisions à 3,9%, tandis que le FMI s'attendait à une croissance identique pour l'ensemble de l'année 2025. Les résultats du troisième trimestre confirment ces scénarios optimistes.
La performance nigériane repose également sur les effets progressifs des réformes, qu'il s'agisse de la rationalisation des subventions, de l'ajustement des monnaies ou du renforcement du cadre réglementaire. Le rebasing du PIB offre par ailleurs une photographie plus fidèle de l'activité, mettant en lumière la contribution croissante des télécommunications, de la finance numérique, de la logistique et de l'industrie extractive non pétrolière.
La Rédaction
Publié le 01/12/25 17:49


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