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A compter de ce 24 juin, la BCEAO abaisse ses taux directeurs de 50 points de base (0,5%) afin de mieux accompagner la dynamique de la reprise économique qui se dessine avec le desserrement des mesures de restriction des Etats de la région. La décision a été prise à l'issue du Comité de politique monétaire qui s'est réuni ce 22 juin.
Le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité passe ainsi de 2,50% à 2,00% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal est ramené de 4,50% à 4,00%.
En terme plus simple …
Il faut dire que la BCEAO dispose de différents mécanismes pour mettre de l'argent (la liquidité) à la disposition des établissements bancaires pour soutenir leurs activités de prêts.
Ainsi, régulièrement, l'institution se propose d'injecter de la liquidité dans l'économie via le système bancaire et a recours, dans ce cadre, à un appel d'offres (ou enchères). Et de ce fait, elle fixe un taux d'intérêt minimum de soumission au-delà duquel les banques peuvent proposer d' " acheter de l'argent ". En avril dernier, ce taux fixé à 2,5%, vient d'être ramené à 2%. Ainsi, les banques peuvent désormais mobiliser de l'argent beaucoup plus " moins cher " auprès de la BCEAO, ce qui, théoriquement, devrait se répercuter sur le taux du crédit proposé à leurs clients.
Dans le second volet, il arrive qu'en dehors du cadre des séances périodiques d'injection de liquidité organisées par la BCEAO, un établissement bancaire ait un besoin urgent de liquidité. Elle sollicite alors l'institution qui lui propose en contrepartie un taux d'intérêt du guichet de prêt marginal qui, lui, est ramené de 4,5 à 4,0%. Et ici encore, la mesure devrait contribuer à faire baisser le taux d'intérêt des crédits.
Redonner du tonus à l'économie
L'enjeu de ces mesures est donc de redonner du tonus aux économies de la région en créant les conditions pour faciliter le financement des Etats et des entreprises. L'institution monétaire table sur la perspective d' " un redémarrage de l'appareil productif " régional en s'appuyant sur " les plans de relance mis en place par les Etats et l'assouplissement progressif des restrictions de déplacement ".
Voir aussi - UEMOA : 7,2 millions de personnes inscrites dans la base du Bureau d'information sur le crédit fin 2019
Il faut dire que dans le contexte économique international morose du moment, l'UEMOA ne fait pas figure d'exception, même si la région fait preuve de résilience.
Une économie régionale sous pression
Au premier trimestre 2020, le PIB n'a progressé que de 3,3% contre 6,5% un an plus tôt, et d'ici la fin d'année, le PIB devrait ralentir à 2,6% contre une projection initiale de 6,6%. Dans le même temps, du fait de la crise pandémique, le déficit budgétaire des Etats est en pleine dérive sur le premier trimestre. Il est estimé à 4,5% du PIB à 922,1 milliards FCFA alors qu'il ressortait, au premier trimestre 2019 à 1,1% du PIB (222,5 milliards FCFA).
Au niveau mondial, la croissance du PIB est attendue à -3% fin 2020.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 23/06/20 15:11
218,60 -0,25%
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