Afrique : Les monnaies numériques de banques centrales plutôt que les cryptomonnaies ?

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En Afrique, de plus en plus de pays entrevoient la possibilité de créer des monnaies numériques par le truchement de leurs banques centrales, note une étude récente du FMI.

Dans cette quête, certains sont bien avancés en ayant déjà lancé une monnaie de ce type à titre expérimental.

Parmi ceux-ci on retrouve le Nigéria qui a introduit depuis octobre 2021 le eNaira, suivi de l'Afrique du Sud et du Ghana qui ont mis en place des projets expérimentaux tandis que d'autres pays (la Namibie, Maurice, le Rwanda, le Kenya, l'Ouganda, la Zambie, le Madagascar, le Zimbabwe, la Tanzanie, l'Eswatini) en sont à la phase de recherche.

Ces initiatives des banques centrales africaines sont surtout motivées par l'essor des cryptomonnaies qui pourrait menacer leurs indépendances. En effet, une monnaie numérique de banque centrale est une version numérique des pièces et des billets de banque, plus sûre et moins volatile, car elle est émise et régulée par une banque centrale, contrairement à une cryptomonnaie dont l'émission n'est pas assurée par une autorité centrale.

Avantages d'une monnaie numérique de banque centrale

Au-delà, les monnaies numériques de banque centrale offrent plusieurs avantages pour les pays du continent. Le premier de ces avantages est la promotion de l'inclusion financière. L'Afrique étant l'un des continents avec le taux de bancarisation le plus faible au monde, les monnaies numériques de banque centrale pourraient permettre à ces nombreuses personnes ne disposant pas de comptes bancaires d'accéder à des services financiers, en particulier si ces monnaies sont conçues pour un usage hors ligne.

Voir aussi - Carine Dikambi, Directrice Afrique francophone à Binance : ‘' La cryptomonnaie, une excellente voie à explorer pour les économies en développement …''

Elles peuvent aussi faciliter les transferts et les paiements transnationaux. Les envois de fonds par les travailleurs émigrés pourraient devenir plus simples, plus rapides et moins chers, car les monnaies numériques de banques centrales raccourcissent les chaînes de paiements et stimulent la concurrence entre prestataires de services.

Risques liés à l'émission d'une monnaie numérique par les pays africains

Cela dit, les pays africains devront prendre en compte certains risques et obstacles avant d'émettre une monnaie numérique de banque centrale. Il s'agit notamment de l'amélioration de l'accès aux infrastructures numériques tels que la connexion mobile ou Internet.

"Plus généralement, les banques centrales en Afrique subsaharienne devront développer leurs connaissances spécialisées et leur capacité technique à gérer les risques qui pèsent sur la confidentialité des données, comme les attaques cybernétiques, et sur l'intégrité financière", recommande l'étude du FMI.

"Il existe également un risque que les citoyens retirent trop d'argent de leurs banques pour acheter des monnaies numériques de banque centrale, ce qui affaiblirait la capacité de prêt des banques. Ce risque est particulièrement aigu dans les pays dont le système financier manque de stabilité", a-t-elle prévenu.

Enfin, les banques centrales devront aussi prendre en compte l'impact de ces monnaies sur les services de mobile money qui ont significativement contribué ces dernières années à améliorer le taux d'inclusion financière sur le continent.

Dr Ange Ponou

Publié le 08/08/22 10:31

2 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.
Folly


09/08/22 08:47
"De toute évidence avec l'avènement de la cryto, le système bancaire va se réinventer et il se réinventera" Merci pour l'article cher prof. L'APPRENANT DE SAN-PEDRO, vous salue.
Folly


09/08/22 08:59
Erratum: crypto (cryptomonnaie)

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