Dans un communiqué transmis, ce 14 novembre, aux investisseurs et consulté par Reuters, le ministère réaffirme sa détermination à respecter le paiement du service de la dette et à avancer dans la préparation de son plan de financement pour 2026. Une prise de parole jugée nécessaire, alors que le ratio dette PIB a dépassé 130%, conséquence notamment de la révélation par le nouveau gouvernement de 7 milliards de dollars de dettes non déclarées.
Malgré cela, Dakar assure être ‘'résolument engagé'' avec le FMI, même si les discussions sur une dérogation pour fausse déclaration, préalable indispensable à un nouveau programme, avancent lentement.
Le ministère rappelle que les efforts se poursuivent pour augmenter les recettes, maîtriser les dépenses et respecter les objectifs budgétaires de 2025.
À fin septembre, les recettes et dépenses courantes étaient exécutées à 73% des objectifs annuels.
Cependant, pour le FMI les projections de croissance des recettes annoncées par Dakar reposent sur un ‘'rendement fiscal très élevé'', jugé risqué. Cette divergence d'appréciation continue de peser sur les discussions.
Le Premier ministre Ousmane Sonko, lui, a défendu une ligne ferme : pas de restructuration de la dette, contrairement à ce que suggérerait l'institution de Bretton Woods. Une position saluée par une partie de l'opinion mais qui rassure peu les marchés, habitués à voir les restructurations comme un instrument standard de rééquilibre macroéconomique.
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Les difficultés du Sénégal interviennent dans un contexte économique continental pesant. Zambie, Ghana et Éthiopie ayant tous fait défaut récemment, quand le Mozambique prépare un plan de restructuration, selon Reuters. Dans le même temps, le Gabon accumule des arriérés vis-à-vis de la Banque mondiale.
Dans cette atmosphère d'inquiétude, la moindre dissonance à Dakar est amplifiée. Les marchés suivent même de près les tensions internes rapportées entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, un facteur politique qui pourrait affaiblir le pays dans ses négociations internationales.
Cette incertitude a provoqué une chute des eurobonds sénégalais, certaines atteignant ces derniers jours leurs plus bas historiques.
Vendredi toutefois, un léger rebond de 2,5 cents au niveau des obligations en euros et en dollars a donné un souffle provisoire.
Mais certains titres, comme l'eurobond 2031, restent en baisse d'environ 10 cents depuis le début de la semaine, à 66,5 cents à l'achat.
C'est dans ce contexte que S&P Global s'apprête à publier sa nouvelle notation souveraine, après avoir déjà abaissé le Sénégal à ‘'B-'' avec perspective négative en juillet dernier.
La Rédaction
Publié le 14/11/25 16:33