Au terme de l'année 2024, les réserves d'or de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ont été évaluées à près de 2 532 milliards FCFA, soit environ 4,4 milliards de dollars US, selon les données officielles publiées récemment par l'institution. Un montant en forte progression, bien que le volume physique de l'or détenu soit resté stable à 1,520 million d'onces, soit environ 43 tonnes.
Cette hausse de valorisation de 38 % par rapport à 2023 est essentiellement le reflet de l'appréciation spectaculaire des cours mondiaux de l'or, qui ont suivi une trajectoire haussière tout au long de l'année. Le prix moyen de l'once est ainsi passé de 1,2 million FCFA fin 2023 à 1,665 million FCFA en 2024, porté par un contexte économique global jugé encore instable.
Dans un environnement marqué par les tensions géopolitiques persistantes – notamment le prolongement du conflit russo-ukrainien et les frictions commerciales entre les États-Unis et la Chine – l'or retrouve toute sa fonction de valeur refuge. Les banques centrales, à l'image de la BCEAO, y voient un actif de confiance offrant une couverture contre les chocs monétaires et les incertitudes systémiques.
Selon les chiffres du World Gold Council, les banques centrales ont acheté au total 1 045 tonnes d'or en 2024, marquant ainsi la deuxième année consécutive de forte accumulation. Cette tendance, amorcée en 2022, illustre un changement stratégique dans la gestion des réserves internationales, avec un retour en force de l'or dans les bilans.
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" L'or conserve une valeur intrinsèque qui transcende les cycles économiques et inspire confiance. En tant qu'actif non corrélé aux devises, il reste un élément central de la stabilité monétaire ", rappelle un expert en politique monétaire basé à Abidjan.
Avec la montée continue des tensions commerciales, notamment l'impact anticipé des nouvelles hausses de droits de douane américains et la montée des politiques protectionnistes, la tendance à l'accumulation d'or dans les réserves des banques devrait encore s'observer en 2025.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 24/04/25 17:00