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Le Burkina Faso s'engage à rendre opérationnelle l'approche de budgétisation sensible au dividende démographique dans son budget 2025.
Le dividende démographique est, d'après le Population Reference Bureau, l'accélération de la croissance économique qui peut résulter d'une baisse rapide de la fécondité d'un pays et l'évolution ultérieure de la structure par âge de la population. En d'autres termes, c'est le bénéfice, le fruit économique qu'en tire un pays du fait de l'augmentation de la part de sa population active.
Ce concept est donc fondamental dans l'approche de développement de tout pays, surtout des pays africains très souvent tributaires d'une dense démographie en ce sens qu'il souligne le moment idéal pour ‘'investir dans la santé et l'éducation'', c'est-à-dire dans le ‘'capital humain''.
Cette réalité, les autorités burkinabè semblent l'avoir bien compris puisqu'elles ont organisé les 26 et 27 août derniers à Ouagadougou un dialogue national sur la Budgétisation sensible au dividende démographique (BSDD), en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA).
L'objectif principal de ces rencontres était de présenter aux décideurs politiques et aux parlementaires les résultats techniques de la BSDD obtenus par le Burkina Faso, afin que le budget 2025 du pays soit sensible au dividende démographique.
‘'Ce dialogue national renforcera également les capacités des parlementaires dans l'examen et l'analyse du projet de loi de finances à travers le prisme du dividende démographique, ainsi que l'opérationnalisation et l'institutionnalisation de l'approche BSDD dans le cycle budgétaire au Burkina Faso'', précise le communiqué.
Cette initiative vise ainsi à accélérer la prise en compte du dividende démographique, qui est essentiel pour un développement économique inclusif, transformationnel et durable du pays.
Le Burkina Faso connaît en effet une croissance démographique rapide, avec un taux annuel d'environ 3% et un taux de fécondité de 5,4 enfants par femme, dépassant la moyenne régionale de 4,5 en 2022, selon les données de l'Institut national de la statistique et de la démographie.
En outre, plus de 45,3% de la population est composée de jeunes de moins de 15 ans. La population active (15-64 ans) représente 51,3% de la population totale, tandis que le taux de dépendance démographique est estimé à 95% en 2019. Cela signifie que 100 adultes en âge de travailler s'occupent de 95 personnes à charge, c'est-à-dire des jeunes de moins de 15 ans et/ou des personnes âgées de plus de 65 ans.
Ce profil démographique a des implications sur la création de richesses, le développement inclusif et durable, et la capacité du pays à répondre de manière adéquate aux besoins socio-économiques de sa population, en particulier les besoins des jeunes en termes d'éducation, de santé et d'emploi.
Il est donc nécessaire d'allouer de manière efficace et efficiente les ressources publiques aux secteurs propices à l'exploitation du dividende démographique, à savoir l'éducation, la santé et la création d'emplois décents pour les jeunes (filles et garçons), à travers le budget national, principal outil de mise en œuvre des objectifs de développement du Burkina Faso.
Dr Ange Ponou
Publié le 28/08/24 14:01
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