Le Burkina Faso franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de transformation industrielle. En effet, le président Ibrahim Traoré a procédé à l'inauguration ce 20 décembre du complexe agroindustriel dénommé Agroserv Industrie, une unité de transformation du maïs à forte valeur ajoutée implantée à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du pays.
D'un investissement de 11 milliards FCFA (19,6 millions de dollars), cette infrastructure moderne se positionne comme l'un des projets agro-industriels structurants de la région. Spécialisée dans la transformation du maïs en semoule, farine, gritz et son, l'usine diversifie également sa production avec de la farine infantile et des protéines de soja, répondant à la fois aux enjeux de sécurité alimentaire et de nutrition.
La transformation locale comme levier de souveraineté économique
Pour le Chef de l'État, cette inauguration illustre la traduction concrète d'une ambition clairement assumée : faire de la transformation locale des matières premières un pilier du développement économique. ‘'L'industrie, c'est ce qu'il faut au Burkina Faso'', a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré, appelant le secteur privé à investir davantage dans la valorisation des ressources nationales. Un message fort dans un contexte où la réduction de la dépendance aux importations reste un défi structurel.
Sur le plan opérationnel, Agroserv Industrie affiche des capacités notables, à savoir 160 tonnes de maïs transformées par jour et 12 tonnes quotidiennes de farine infantile. Des volumes qui devraient contribuer à stabiliser l'offre locale, soutenir les producteurs agricoles et améliorer l'accès à des produits transformés compétitifs.
Au-delà de l'outil industriel, le projet s'inscrit dans une logique d'intégration amont. Le promoteur, Siaka Sanon, prévoit la mise en place de 3 000 hectares de cultures de maïs et de soja, avec pour objectif de couvrir 50% des besoins du complexe d'ici 2026. Une stratégie qui vise à sécuriser l'approvisionnement, réduire les coûts logistiques et renforcer les revenus agricoles.
Narcisse Angan
Publié le 22/12/25 08:30


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