CISSE Anoh Stéphane Germain, DG de World Architecture Côte d'Ivoire (WACI) :
Nous avons eu l'opportunité de contribuer à plusieurs projets d'envergure, de différentes tailles, et certains d'entre eux ont été primés à l'échelle nationale
Dans un contexte urbain en pleine mutation, où les défis liés à l'habitat, à la durabilité et à l'équité territoriale s'intensifient, le rôle de l'architecte devient plus que jamais central. Pourtant, en Côte d'Ivoire, cette figure demeure encore trop souvent marginalisée ou méconnue. Fondateur du cabinet World Architecture Côte d'Ivoire (WACI), acteur reconnu du secteur depuis une décennie, CISSE Anoh Stéphane Germain, architecte-urbaniste, diplômé de l'Ecole Inter-Etats d'Architecture et d'Urbanisme), agréé sur le tableau de l'ordre des architectes de Côte d'Ivoire sur le numéro 2013/223/141, revient dans cet entretien sur les freins culturels, économiques et institutionnels qui freinent la démocratisation de l'architecture, mais aussi sur les solutions concrètes qu'il propose pour y remédier. Défenseur d'une approche ancrée dans les réalités locales, il plaide pour une architecture accessible, adaptée, et résolument tournée vers les usages. Du recours aux matériaux durables à la conception d'ensembles à usage mixte, en passant par la valorisation des compétences nationales, il esquisse les contours d'une profession qui doit, selon lui, se rapprocher du quotidien des populations pour peser dans la transformation urbaine du pays.
Pouvez-vous nous présenter brièvement le cabinet World Architecture Côte d'Ivoire (WACI) (date de création, fondateurs, principaux domaines d'intervention) ?
Nous intervenons sur une large variété de projets immobiliers. Cela va des grandes opérations immobilières comptant plusieurs centaines d'unités de logement, jusqu'à des maisons individuelles, en passant par les immeubles d'habitation. Mais notre champ d'action ne se limite pas au résidentiel. Nous concevons également des bureaux, des usines, des établissements hôteliers, ainsi que des équipements collectifs comme les salles polyvalentes, pensées pour accueillir une diversité d'événements liés à la vie sociale.
Bien sûr. World Architecture Côte d'Ivoire, que nous abrégeons souvent en WACI, est un cabinet d'architecture que j'ai fondé en 2015 à la suite de quelques postes occupés dans différents cabinets installés dans différents pays, et bien sûr après ma formation achevée en 2011 à l'École Africaine des Métiers de l'Architecture et de l'Urbanisme (EAMAU), basée à Lomé au Togo. Aujourd'hui, après dix années d'activité, notre équipe compte une vingtaine de collaborateurs.
Nous intervenons sur une large variété de projets immobiliers. Cela va des grandes opérations immobilières comptant plusieurs centaines d'unités de logement, jusqu'à des maisons individuelles, en passant par les immeubles d'habitation. Mais notre champ d'action ne se limite pas au résidentiel. Nous concevons également des bureaux, des usines, des établissements hôteliers, ainsi que des équipements collectifs comme les salles polyvalentes, pensées pour accueillir une diversité d'événements liés à la vie sociale.
On constate que peu d'Ivoiriens sollicitent les services d'un cabinet d'architecture lors de la construction de leur maison. Selon vous, est-ce une question de perception des coûts, d'accès à l'information ou d'autres facteurs socioculturels ? Comment WACI entend-il rapprocher l'architecture des besoins réels de la population et démocratiser son accès ?
À WACI, nous nous efforçons donc de faire de la pédagogie auprès de nos clients pour leur permettre de voir l'étendue d'action de l'architecte et son importance dans leur projet. En résumé, nous leur disons que c'est l'architecte qui est le pont entre le commanditaire du projet et les autres professionnels du bâtiment. Il traduit les idées et desideratas de son client en plans concrets et en images faciles à comprendre. D'un autre côté, il décompose ce plan et ces images en détails techniques adressés aux autres professionnels du bâtiment chacun dans son domaine (menuisier, plombier, électricien etc…). Après ce travail préalable appelé " les études du projet ", qui permet de poser des bases solides, l'architecte s'installe aux premières loges pour conduire et superviser l'assemblage du puzzle dont chaque professionnel détient une pièce.
C'est une question à la fois culturelle, historique et sociale. La construction d'un logement est plus une affaire de bras valides que d'esprits éclairés, selon la pensée populaire locale. Le fait est que depuis nos ancêtres et même encore aujourd'hui dans certaines communautés traditionnelles, la construction du logement du nouveau ménage est l'affaire de tous et se fait en saison sèche selon le cycle agricole pour jouir de l'état optimal des sols, la disponibilité des matériaux et aussi de la main d'œuvre. Partant de là, payer quelqu'un pour penser le logement parait superfétatoire dans le processus de construction et ce, quel que soit le prix du service. On préfère tout de suite investir dans les tonnes de ciment et de fer : c'est du concret.
D'un autre côté, la législation dans le milieu de la construction a évolué pour faire face aux situations périlleuses du secteur, observées ces dernières années. Le code de la construction oblige désormais les usagers à s'adresser aux architectes pour tout type de projets de construction de bâtiment. Pour l'usager lambda c'est la double peine : " non seulement je suis persuadé de ne pas en avoir besoin mais malgré cela l'État m'impose de consulter un architecte ". A mon avis, le conflit vient de cette perception des choses et dès lors tous les moyens d'éviter les architectes sont soigneusement étudiés à travers les failles du système avec plus ou moins de succès. De ce fait, le coût des prestations devient secondaire. La question principale est la perception de l'importance de l'architecte dans les projets de constructions par la population.
À WACI, nous nous efforçons donc de faire de la pédagogie auprès de nos clients pour leur permettre de voir l'étendue d'action de l'architecte et son importance dans leur projet. En résumé, nous leur disons que c'est l'architecte qui est le pont entre le commanditaire du projet et les autres professionnels du bâtiment. Il traduit les idées et desideratas de son client en plans concret et en images faciles à comprendre. D'un autre côté, il décompose ce plan et ces images en détails techniques adressés aux autres professionnels du bâtiment chacun dans son domaines (menuisier, plombier, électricien etc…). Après ce travail préalable appelé " les études du projet ", qui permet de poser des bases solides, l'architecte s'installe aux premières loges pour conduire et superviser l'assemblage du puzzle dont chaque professionnel détient une pièce.
En somme nous devons retenir que le métier d'architecte doit être mieux expliquer aux populations afin de les sensibiliser à l'intégrer dans leurs habitudes. Son rôle est fondamental pour éviter les erreurs de conception, les surcoûts, et surtout pour garantir un usage durable et fonctionnel du bâtiment.
Quant au coût des prestations, il faut savoir que les architectes en Côte d'Ivoire sont globalement bien plus abordables que leurs homologues dans les pays plus avancés, alors que la formation est similaire. Mais pour apprécier cette réalité, il faut regarder ce que leur intervention permet d'optimiser : un meilleur contrôle des coûts, une exploitation plus économique du bâtiment, et souvent, l'évitement de dépenses inutiles. Bref, l'investissement dans un architecte, ce n'est pas une charge, c'est une stratégie intelligente. En somme, il nous faut mieux expliquer notre métier, sensibiliser, faire comprendre que faire appel à un architecte, c'est éviter les projets mal conçus, souvent trop coûteux à construire… et encore plus chers à entretenir.
Quels sont, d'après votre expérience, les principaux bénéfices pour un particulier ou une entreprise de travailler avec un cabinet d'architecture comme WACI ? Pouvez-vous illustrer vos propos par un ou deux exemples concrets montrant comment vos services apportent une valeur ajoutée en matière de qualité, de durabilité ou de confort ?
(…) Nous avons conçu trois logements de standing sur un terrain de 500 m² en pente. Cela a demandé une grande maîtrise technique, mais aussi une vraie réflexion sur l'organisation des volumes, des circulations et de l'intimité.
Déjà, je pense qu'il est essentiel de déconstruire cette idée reçue, qui reste malheureusement très ancrée : celle selon laquelle l'architecte serait avant tout un esthéticien du bâtiment, un " enjoliveur " de façades ou d'intérieurs. C'est une vision très réductrice du métier.
Certes, l'esthétique fait partie de notre champ d'action, mais elle n'est pas systématiquement au cœur de la réflexion architecturale. Tout dépend du type de projet. Prenez par exemple une base militaire ou un complexe industriel : dans ces cas-là, les priorités sont ailleurs — on parle ici de fonctionnalité, de sécurité. Et c'est précisément là que l'architecte intervient, en mettant en œuvre une conception adaptée à l'usage réel du lieu.
L'architecte est avant tout un traducteur. Il transforme en espace concret les idées, les besoins, les habitudes de vie, les envies du maitre d'ouvrage. C'est un projet sur mesure que l'on conçoit — jamais une solution standard. Mais cela va bien plus loin : il faut aussi intégrer des contraintes objectives comme le budget, la configuration du terrain, le relief, l'environnement immédiat, sans oublier les éléments climatiques — soleil, vent, pluie — qui influencent fortement les choix techniques et géométriques.
Ce n'est qu'après avoir pris en compte tous ces paramètres que la question du style et de l'esthétique entre vraiment en jeu. C'est la dernière étape, pas la première.
J'aime souvent faire une analogie simple avec une chaussure. Vous pouvez admirer une belle paire sur une étagère. Elle peut vous plaire visuellement, mais ce n'est que lorsque vous l'essayez, que vous marchez avec, que vous sentez qu'elle est parfaitement ajustée à votre pied, que vous en appréciez réellement la valeur. Une maison, c'est pareil. Elle peut être belle vue de l'extérieur, mais si elle ne correspond pas à votre façon de vivre, elle devient vite inconfortable. L'architecte, lui, conçoit la chaussure pour qu'elle épouse exactement votre pied.
Depuis sa création, mon cabinet a accompagné des familles de toutes tailles, aux profils et aux budgets très variés, pour concevoir des maisons qui leur ressemblent. Nous avons aussi travaillé sur des projets de logements collectifs — un exercice particulièrement complexe à Abidjan où la pression foncière est forte et les parcelles souvent étroites. Répondre aux exigences des promoteurs tout en maintenant une qualité d'usage pour les futurs habitants est un vrai défi.
Un exemple récent : nous avons conçu trois logements de standing sur un terrain de 500 m² en pente. Cela a demandé une grande maîtrise technique, mais aussi une vraie réflexion sur l'organisation des volumes, des circulations et de l'intimité.
Chez WACI, nous explorons aussi des pistes plus durables, notamment l'utilisation de la terre comme matériau, pour ses qualités esthétiques mais aussi techniques — mais c'est un sujet à part entière. Ce que je veux dire, c'est que nous architectes ici chez World Architecture Côte d'Ivoire comme chez l'ensemble de nos consœurs et confrères architectes, travaillons sur des projets complexes pour offrir aux populations vivant dans ce pays des cadres de vie adaptés, durables, agréables.
Il est donc temps, je pense, de valoriser le rôle de l'architecte et de travailler avec lui dès le départ. C'est dans l'intérêt du projet… et surtout dans celui de ceux qui vont y vivre.
Dans un contexte où les matériaux durables gagnent en popularité, comment intégrez-vous ces solutions dans vos projets résidentiels et commerciaux ? Pouvez-vous nous décrire les principaux matériaux que vous privilégiez et comment vous les conciliez avec la nécessité de répondre à des besoins plus spécialisés ?
Pour ma part, j'intègre souvent la brique de terre dans mes travaux. C'est un matériau qui a de très bonnes performances thermiques, acoustiques, et qui présente aussi des qualités esthétiques intéressantes notamment dans son processus de vieillissement. Malheureusement, l'offre est encore très limitée, et les prix restent élevés, ce qui freine son adoption à grande échelle.
Un matériau durable, c'est avant tout un matériau dont l'impact environnemental est minimal à toutes les étapes de son cycle de vie. Cette notion inclut trois grandes phases : la production, l'utilisation, et enfin, la destruction ou le recyclage. À chaque étape, on s'efforce de réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'énergie, et les nuisances environnementales.
Prenons un exemple concret : si vous utilisez du bois coupé en Amazonie, transformé à des centaines ou milliers de kilomètres de là, puis transporté en bateau ou en avion vers un chantier situé à l'autre bout du monde… On comprend vite que, malgré son aspect " naturel ", ce bois ne peut pas être considéré comme durable. Le transport à lui seul génère une empreinte carbone importante, ce qui annule les bénéfices attendus.
On assimile souvent les matériaux durables à des matériaux tropicaux ou à des minéraux qui résistent bien dans le temps. C'est une perception très réductrice. En réalité, un matériau n'est durable que si l'ensemble de son cycle respecte certaines exigences écologiques, ce qui inclut, entre autres, sa proximité géographique.
Pour moi, la durabilité d'un matériau est étroitement liée à sa disponibilité locale — ou, à défaut, à une distance raisonnable. C'est pourquoi je défends l'idée qu'on doit valoriser au maximum les matériaux de proximité dans nos projets. Je pense au bambou, au bois local, à la terre, au granite. J'avoue cependant que les maîtres d'ouvrages ne sont pas toujours de cet avis et c'est là que le bât blesse. D'un autre côté, Il y a un vrai manque de recherche appliquée autour de ces matériaux afin d'en tirer le meilleur de leur caractéristiques et attributs. Et comme ils ne sont pas suffisamment valorisés ni normalisés, leur utilisation reste marginale, presque anecdotique dans beaucoup de projets.
Pour ma part, j'intègre souvent la brique de terre dans mes travaux. C'est un matériau qui a de très bonnes performances thermiques, acoustiques, et qui présente aussi des qualités esthétiques intéressantes notamment dans son processus de vieillissement. Malheureusement, l'offre est encore très limitée, et les prix restent élevés, ce qui freine son adoption à grande échelle.
Mais je reste convaincu que si l'on veut construire durablement, il faut à la fois miser sur les matériaux locaux et développer tout un écosystème capable de soutenir leur production, leur distribution et leur utilisation.
Les développements à usage mixte sont aujourd'hui un axe prioritaire de l'urbanisme durable. Pouvez-vous nous expliquer comment WACI aborde la conception de ce type de projets et quelles sont les méthodes innovantes que vous appliquez pour optimiser l'utilisation des sols tout en respectant les enjeux environnementaux et sociaux ?
Chez WACI, nous avons eu l'opportunité de contribuer à plusieurs projets d'envergure, de différentes tailles, et certains d'entre eux ont été primés à l'échelle nationale. À chaque fois, nous veillons à dépasser la seule logique du bâti pour intégrer une vision plus globale du vivre-ensemble : comment les habitants vont se déplacer, travailler, se détendre, interagir… C'est cette approche transversale qui, à mon sens, donnera aux grands ensembles leur pertinence dans la ville de demain.
Je suis profondément convaincu que les grands ensembles résidentiels participent à façonner l'âme des villes. Ils constituent des repères urbains, mais aussi sociaux. À Abidjan, si l'on remonte des 220 logements d'Adjamé jusqu'à des projets plus récents comme ceux d'Abatta village ou les cités nouvelles de Bingerville — je pense notamment à Symphonia de Kaydan ou Green City d'Addoha — on constate que ces opérations immobilières ont véritablement structuré le tissu urbain de la capitale économique et de sa périphérie.
Mais aujourd'hui, la vraie question est de faire évoluer la manière dont ces ensembles sont pensés. Il devient urgent d'élargir les expertises mobilisées dès la conception. Les modes de vie ont changé, et les besoins des citadins évoluent à une vitesse incroyable, notamment sous l'influence des nouvelles technologies.
Prenons le transport, par exemple. Les ménages possèdent de plus en plus de véhicules, le métro d'Abidjan est en cours de réalisation, le BRT (Bus Rapid Transit) arrive également. Cela modifie radicalement la manière de se déplacer. Il en va de même pour les loisirs, qui se pratiquent désormais différemment, à d'autres horaires, dans d'autres formats. Tout cela nous oblige à repenser en profondeur l'articulation des fonctions essentielles dans un grand ensemble : habitat, mobilité, travail, loisirs.
Chez WACI, nous avons eu l'opportunité de contribuer à plusieurs projets d'envergure, de différentes tailles, et certains d'entre eux ont été primés à l'échelle nationale. À chaque fois, nous veillons à dépasser la seule logique du bâti pour intégrer une vision plus globale du vivre-ensemble : comment les habitants vont se déplacer, travailler, se détendre, interagir… C'est cette approche transversale qui, à mon sens, donnera aux grands ensembles leur pertinence dans la ville de demain.
Le secteur de la construction ivoirien fait appel à des acteurs multiples, des entreprises locales aux grands groupes internationaux. Comment WACI interagit-il avec ces différents acteurs pour mener à bien ses projets ? Quels sont les leviers de collaboration les plus efficaces selon vous ?
Malheureusement, il convient de dresser un constat assez amer : aujourd'hui, plus de 60 ans après notre indépendance, les architectes ivoiriens sont encore trop peu sollicités pour les projets structurants de l'État. Et ce n'est pas un phénomène isolé ; d'autres professionnels du secteur, comme les ingénieurs, les urbanistes, les entreprises de construction locales, sont également mis à l'écart.
Cette situation s'explique par deux facteurs majeurs. D'une part, le poids des investisseurs, qui arrivent non seulement avec les financements, mais aussi avec leurs équipes techniques — et parfois même jusqu'aux ouvriers de terrain. Le projet devient alors une chaîne totalement externalisée, où les compétences locales sont peu, voire pas du tout impliquées.
D'autre part, il existe une problématique interne plus profonde : la fragilité des corporations professionnelles qui avancent en rang dispersés. Les architectes, comme d'autres métiers du secteur, manquent de protection juridique efficace. Et lorsque des textes existent, leur application reste souvent timide. Résultat : le marché n'est pas régulé à la hauteur des enjeux.
Malheureusement, il faut convient de dresser un constat assez amer : aujourd'hui, plus de 60 ans après notre indépendance, les architectes ivoiriens sont encore trop peu sollicités pour les projets structurants de l'État. Et ce n'est pas un phénomène isolé ; d'autres professionnels du secteur, comme les ingénieurs, les urbanistes, les entreprises de construction locales, sont également mis à l'écart.
Je pense qu'il est indispensable de revoir notre approche en matière de développement local. Quel que soit le niveau de complexité ou la taille d'un projet, les professionnels ivoiriens doivent être intégrés à la chaîne de conception et de réalisation : architectes, urbanistes, ingénieurs, géomètres, entreprises du BTP, tous doivent avoir leur place.
C'est en leur permettant de participer activement à ces projets qu'ils pourront renforcer leurs compétences, gagner en expérience, et s'aligner sur les standards internationaux. C'est aussi, selon moi, une condition essentielle pour...
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La Rédaction
Publié le 01/12/25 13:05


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