Congo : Une nouvelle dette cachée de 3 milliards $ révélée par Global Witness

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S'inquiétant de la viabilité de la dette du Congo, Global Witness, une organisation spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement et la corruption politique, a été mandatée par le FMI pour passer au peigne les comptes de la SNPC, la société publique pétrolière qui représente les intérêts de l'Etat congolais dans le secteur.

Les conclusions de l'audit publiées ce 27 janvier par l'ONG révèlent l'existence d'un gouffre financier habilement dissimulé alors que le pays n'a pas fini de solder un précédent scandale de dette cachée au FMI

Suite à l'audit des comptes de la SNPC, Global Witness a fait état d'une dette de 2,7 milliards de dollars contractée auprès des géants internationaux de l'exploitation pétrolière tels que Total, ENI et Chevron ainsi que de 606 millions dollars gagés sur le pétrole à un consortium de banques représenté par le groupe Ecobank.

Ce sont au total 3,3 milliards de dollars de dette qui ont été découverts suite à l'analyse des comptes de la société. L'organisation fait également des révélations sur des opérations de blanchiment, de corruption et de disparition de somme importante.

Cette nouvelle révélation de " dette cachée ", 4 ans après une affaire similaire découverte par le FMI, inquiète au plus haut niveau l'organisation. Selon cette dernière, cette ardoise, si elle devait être comptabilisée, fera exploser la dette publique congolaise de 30% pour un montant global de 12,5 milliards de dollars. Une situation qui devrait propulser le taux d'endettement (ratio dette/PIB) à 115% contre 86% actuellement.

Rappelons qu'en 2019, vu le poids de la dette du Congo, des négociations avec Pékin, principale créancier de Brazzaville, avait permis de restructurer la dette du pays et permettre un décaissement immédiat du FMI pour relancer l'économie plombée par la chute des prix du pétrole depuis 2014.

La SNPC, créée en 2018, est un mastodonte de l'économie congolaise qui représente 50 % du PIB d'un pays dépendant de la manne pétrolière dont il est le troisième plus grand producteur en Afrique subsaharienne. Une entreprise présentée comme " rongée par la corruption et les mauvaises pratiques de gestion " selon GW. " Les comptes de la SNPC et les rapports de l'ITIE, poursuit l'organisation, attestent que 156 millions de dollars de dividendes destinés à l'unique actionnaire de la SNPC – l'Etat – auraient disparus entre 2016 et 2018. Ces mêmes comptes dévoilent également qu'en 2018, la SNPC était créancière d'entités non identifiées à hauteur de 1,18 milliard de dollars – une somme qui dépasse son chiffre d'affaires annuel ".

" Les faibles résultats de l'entreprise expliquent en partie pourquoi le Congo perçoit d'aussi maigres revenus pétroliers – l'équivalent en dollar d'un peu plus de 2 % de la production totale de pétrole et de gaz du pays en 2017, selon l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) " explique l'organisation.

Olivia Yao

Publié le 29/01/20 19:30

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