Ismaël CISSE, DG de Sirius Capital : ‘’Nous faisons de l'innovation le moteur pour répondre aux défis actuels et futurs du marché financier régional’’

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Ismaël CISSE, directeur général de SIRIUS CAPITAL : 

Nous faisons de l'innovation, le moteur pour répondre aux défis actuels et futurs du marché financier régional 

Ismaël CISSÉ se distingue par son parcours académique. Il a obtenu un Executive MBA de l'éminente Université Paris-Dauphine en 2014, ainsi qu'un Bachelor en Finance à HEC Montréal. Fort de ses solides connaissances, il occupe actuellement une position importante sur le marché financier régional.

Depuis près de 8 ans, Ismaël CISSÉ dirige SIRIUS CAPITAL, une banque d'affaires spécialisée dans la mobilisation de financements et l'ingénierie financière. Dans cette interview, il expose sa vision de travail, qui consiste à constamment élaborer des solutions financières avant-gardistes, afin de mobiliser davantage de ressources au service du développement des pays de l'UEMOA.

Son parcours est également enrichi par l'obtention d'un diplôme en fintech de la Harvard Business School en 2021. Convaincu du potentiel des technologies dans le domaine financier, Ismaël CISSÉ croit fermement que leur utilisation peut considérablement améliorer le taux d'inclusion financière dans la zone UEMOA et au-delà.

Au cours de cette interview éclairante, Ismaël CISSÉ fait le bilan de sa gestion au cours des huit dernières années, tout en mettant en évidence les principaux défis auxquels est confronté le marché financier régional, notamment en matière de digitalisation. Il accorde également une attention particulière à la création d'un écosystème favorable à l'émergence des fintechs dans la sous-région, démontrant ainsi son engagement en faveur de l'innovation financière.

 

Cela fait 8 ans que vous dirigez la SGI et banque d'affaires Sirius Capital. Quelle est sa particularité et quel bilan pouvez-faire à ce niveau de parcours ?

Ces 8 années d'activité chez Sirius Capital ont été très enrichissantes, et je suis vraiment fier de ce que nous avons accompli ensemble. Notre objectif était de créer un impact significatif sur le développement de l'Afrique, et je pense que nous sommes en train de l'atteindre. 

J'aime à dire que je nous considère comme un "couteau suisse de la finance africaine" …

J'aime à dire que je nous considère comme un "couteau suisse de la finance africaine", avec notre approche à 360° combinant différentes expertises pour répondre aux besoins de nos clients. 

Notre connaissance approfondie des marchés financiers et notre capacité à proposer des solutions innovantes sont des atouts majeurs. Cette expertise nous a d'ailleurs permis de mener à bien plusieurs opérations importantes de mobilisation de fonds tant sur les marchés financiers réglementés que hors marché. Sirius Capital a déjà travaillé à titre d'arrangeur ou de co-arrangeur sur des émissions d'emprunts obligataires au bénéfice de plusieurs États de la région, notamment la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali et le Bénin.

Depuis 2014, nous avons mobilisé plus de 2 700 milliards FCFA, dont 448 milliards de FCFA rien qu'en 2022.

Depuis 2014, nous avons mobilisé plus de 2 700 milliards de FCFA, dont 448 milliards FCFA rien qu'en 2022. L'an dernier, nous avons structuré cinq nouveaux emprunts obligataires, dont quatre pour l'État de Côte d'Ivoire et un autre pour l'État du Burkina Faso. D'autre part, nous gérons actuellement des actifs d'une valeur de près de 60 milliards FCFA et avons dirigé avec succès près d'une vingtaine d'opérations sur les marchés financiers de l'UEMOA pour un total de plus de 850 milliards de FCFA levés. Cela fait de Sirius Capital une entreprise reconnue pour son expertise et sa réussite dans le domaine de la finance en Afrique de l'Ouest.

Par le passé, nous avons été impliqués dans des opérations de la Banque islamique de développement (BID) en Afrique de l'Ouest, avec laquelle nous avons aidé les États à structurer leurs émissions de Ssukuk. C'était un vrai défi, et je suis tellement heureux que nous ayons pu gagner la confiance des investisseurs et des États de la région !

Aussi, notre engagement en faveur du développement durable me tient-il particulièrement à cœur. Lorsque je repense au projet de l'obligation verte pour la réhabilitation de la décharge d'Akouédo en Côte d'Ivoire, je ressens une grande satisfaction. Les fonds que nous avons réussi à faire lever pour financer des secteurs vitaux comme l'éducation, la santé, sont d'autant de succès qui motivent davantage cet engagement. 

Je ne saurais terminer ce bref bilan, sans mentionner l'innovation. C'est l'un des leitmotivs de la Banque d'affaires. A juste titre, nous avons su innover en entamant des collaborations avec des acteurs de la fintech, pour permettre aux Ivoiriens d'investir en bourse via le mobile payment et également d'élargir leur accès aux services financiers.

Si je dois résumer ces 8 ans d'activité, je dirais : Fierté. Je suis extrêmement fier de l'impact de Sirius Capital sur le développement du continent africain. 


Quel est votre plus grand succès depuis le lancement de Sirius Capital ?

Depuis le lancement de Sirius Capital, notre plus grand succès est sans doute notre capacité à nous imposer comme une référence pour accéder aux marchés de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), et ce, en dépit du fait que nous soyons une SGI indépendante. Comme je le mentionnais plus tôt, en occupant les rôles d'arrangeur et de chef de file, nous avons conduit une vingtaine d'opérations couronnées de succès sur les marchés financiers de l'UEMOA, ce qui témoigne de notre expertise et de notre détermination à soutenir le développement économique de la région. 

Notre succès réside en grande partie dans la confiance que nous avons réussi à instaurer auprès des gouvernements de la sous-région, notamment celui de la Côte d'Ivoire. Cette confiance est illustrée par les nombreuses levées de fonds que nous avons menées pour ces gouvernements, leur permettant de financer des projets d'infrastructures et de développement durable. Ce succès est le fruit de notre compréhension approfondie des marchés financiers de l'UEMOA et de notre engagement envers l'innovation financière. 

Avec un réseau international de plus de 200 investisseurs institutionnels et privés, de grands acteurs, qui nous permet de mobiliser des fonds de manière efficace, nous souhaitons désormais aller plus loin en offrant à tous l'accès à la bourse grâce à notre application que nous lançons bientôt. 

Avec un réseau international de plus de 200 investisseurs institutionnels et privés, de grands acteurs, qui nous permet de mobiliser des fonds de manière efficace, nous souhaitons désormais aller plus loin en offrant à tous l'accès à la bourse grâce à notre application que nous lançons bientôt. Nous sommes convaincus que notre solution peut aider à démocratiser l'investissement en rendant cette opportunité accessible à un plus grand nombre de personnes.

Quelles sont les principales innovations introduites par votre structure pour faciliter la mobilisation de ressources au service du développement sur le marché financier de l'UMOA ?

Au sein de notre équipe, l'innovation est notre credo. Nous travaillons constamment à la mise en place de solutions financières avant-gardistes pour mobiliser des ressources au service du développement des pays de l'UEMOA. Nous avons exploré des approches novatrices telles que la finance verte, la finance islamique et la collaboration avec les fintechs. 

(…) nous avons eu l'occasion de concevoir et de structurer un projet de titrisation de récépissés d'entreposage pour le compte de l'ARRE (Agence de Régulation des Récépissés d'Entreposage), un projet inédit dans la sous-région qui permettra à terme de combler une bonne partie du déficit de financement de l'agriculture. 

Par exemple, nous avons eu l'occasion de concevoir et de structurer un projet de titrisation de récépissés d'entreposage pour le compte de l'ARRE (Agence de Régulation des Récépissés d'Entreposage), un projet inédit dans la sous-région qui permettra à terme de combler une bonne partie du déficit de financement de l'agriculture.

Nous avons aussi conçu un modèle de transformation participative : une approche innovante de financement de la transformation des matières premières agricoles basée sur le partage des richesses entre tous les acteurs de la chaîne de valeur. La première phase du projet ciblant la filière anacarde a été financée par la Banque mondiale et a connu un franc succès.

Nous pouvons aussi citer notre projet visant à structurer des produits de finance islamique en vue de combler le déficit en logements.

Nous disposons de nombreux autres exemples et sommes d'ailleurs très enthousiastes quant aux perspectives d'en faire toujours plus pour le financement de nos économies. Ces projets démontrent notre engagement à adapter nos solutions aux réalités du marché tout en soutenant le développement durable. Chez Sirius Capital, nous faisons de l'innovation, le moteur pour répondre aux défis actuels et futurs du marché financier régional.


Dans l'UMOA, l'activité de bourse en ligne qui recouvre le service de réception-transmission d'ordres sur instruments financiers via un support électronique n'est pas encore une réalité au niveau de toutes les SGI. Alors que cela fait partie des exigences de l'AMF-UMOA, le gendarme du marché financier. A votre avis, qu'est-ce qui coince et quelle est la situation au niveau de Sirius ?

 

Retrouver la suite de la grande interview dans la version numérique de la 12ème édition du Magazine Sika Finance à télécharger gratuitement via le lien ou en cliquant sur la une ci-dessous.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr Ange Ponou

Publié le 16/08/23 17:17

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