Le Ghana lance une offre de restructuration de 13 milliards de dollars de sa dette

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Le Ghana s'engage dans une opération financière délicate pour alléger le poids de sa dette colossale.

Le gouvernement ghanéen a lancé une offre de restructuration ambitieuse portant sur 13 milliards de dollars de ses obligations, une initiative cruciale pour stabiliser son économie. Cette décision, annoncée le 5 septembre dernier, marque une étape clé dans les efforts du pays pour assainir ses finances publiques, alors qu'il lutte contre une dette écrasante estimée à 84,9% du PIB à fin 2023.

Ce programme de restructuration, qui inclut divers instruments de dette, est un pas déterminant pour éviter un défaut de paiement tout en s'assurant le soutien de ses créanciers.

Une offre de restructuration audacieuse

Le Ghana, en proie à une crise économique aggravée par une dette publique qui atteint des sommets, a dévoilé un plan de restructuration visant à réorganiser 13 milliards de dollars d'obligations. Cette démarche est un élément central de son programme de stabilisation économique, soutenu par le Fonds monétaire international (FMI). La restructuration porte sur des obligations locales et étrangères, incluant des euro-obligations, des obligations de gestion de passifs et des prêts syndicaux.

L'offre, qui s'adresse à la fois aux détenteurs d'obligations domestiques et internationales, propose de nouveaux termes de remboursement plus favorables, dans l'espoir de réduire le fardeau financier qui pèse sur le pays. Selon les autorités ghanéennes, cette opération est essentielle pour maintenir le cap sur les objectifs économiques à long terme, notamment la réduction du déficit budgétaire et la stabilisation de la monnaie nationale.

Soutien encourageant des créanciers

Malgré les défis posés par cette opération, les premiers signes de soutien des créanciers sont encourageants. Un groupe significatif de détenteurs d'obligations a déjà exprimé son accord de principe pour l'échange de leurs titres contre des obligations restructurées. Cette adhésion est cruciale pour la réussite de l'offre et démontre la confiance dans la capacité du Ghana à respecter ses engagements financiers révisés.

Le succès de cette restructuration pourrait également renforcer la crédibilité du pays sur les marchés internationaux et permettre un accès plus aisé aux financements externes à l'avenir. Toutefois, la réussite de cette opération dépendra fortement de l'adhésion massive des créanciers et de la gestion rigoureuse des réformes économiques par le gouvernement.

Le ministre des Finances ghanéen, Ken Ofori-Atta, a souligné l'importance de cette restructuration dans le cadre des efforts de son pays pour restaurer sa stabilité économique : ‘'Cette offre est une étape cruciale dans notre stratégie de gestion de la dette. Elle reflète notre engagement à trouver des solutions viables à nos défis financiers actuels, tout en protégeant les intérêts des détenteurs d'obligations.''

Des perspectives économiques encore incertaines

Alors que Accra avance dans cette voie complexe, les regards sont tournés vers les résultats de cette offre de restructuration. Si elle réussit, elle pourrait servir de modèle pour d'autres pays africains confrontés à des niveaux de dette similaires. Toutefois, l'incertitude demeure, et le gouvernement devra naviguer avec précaution pour éviter les difficultés qui pourraient compromettre cette initiative.

Pour les investisseurs et les partenaires internationaux, cette restructuration représente un test de la capacité du Ghana à gérer efficacement sa dette tout en relançant sa croissance économique. La réussite de cette opération pourrait ouvrir la voie à une reprise économique plus solide, mais le chemin est semé d'embûches.

Rappelons que les réserves de change du pays ont diminué rapidement et sont ressorties inférieures à 3 mois d'importations depuis le mois de septembre 2022, ayant même atteint moins de 2 semaines d'importations en février 2023. Fin 2023, les réserves de change d'Accra ne couvraient qu'à peine 1,1 mois d'importations de biens et services. Cette situation a conduit les trois agences de notation Fitch, Moody's et Standard & Poor's à dégrader à plusieurs reprises la note souveraine du Ghana depuis 2022, respectivement RD, Ca et SD.

La Rédaction

Publié le 09/09/24 18:01

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