Akufo Addo appelle à la suppression de la ''Prime de risque africaine'' sur les marchés des capitaux

BRVMC0000000 - BRVMC
La BRVM Ouvre dans 6h8min

Le président ghanéen Akufo-Addo à la Chatam House ce 27 février 2020.

 

L'architecture actuelle du marché international des capitaux n'est pas adaptée pour répondre aux besoins de financement des économies africaines, a déclaré ce 27 février le président ghanéen Akufo-Addo lors d'une intervention à la Chatham House sur le thème " Financement du développement durable de l'Afrique ".

" Sur les marchés des capitaux, a-t-il dénoncé, les agences de notation et les prêteurs ajoutent une "prime de risque africaine", ce qui rend coûteuse la mobilisation de capitaux à long terme durables et compétitifs " alors que " l'Afrique offre le meilleur rendement des investissements directs étrangers dans le monde ".

Voir aussi - Ghana : L'eurobond suscite l'euphorie du marché international

Les marchés africains sont en effet présentés comme des zones à risques, d'instabilité politique et économique, pour les investisseurs, ce qui ressort dans les évaluations des agences de notation. Il s'en suit que lorsqu'un Etat africain se présente sur le marché international pour lever des fonds (des eurobonds par exemple), les investisseurs, en plus d'un niveau du taux d'intérêt qu'ils appliqueraient en temps normal, exigent une " prime de risque " qui vient renchérir ce taux, ce qui limite la capacité des Etats à emprunter.

L'on pourra, à titre d'illustration, relever qu'un Etat qui emprunte au taux de 8% sur une durée de 20 ans, remboursera finalement le double du montant emprunter au terme de la période indiqué.

Avec un déficit de financement estimé entre 130 et 170 milliards de dollars par an selon la BAD, le continent est dans l'urgence de mobiliser des capitaux pour accélérer son développement tout en veillant à son niveau d'endettement. Une ambition qui reste une gageure au regard du contexte actuel.

Lutter contre l'évasion fiscale

Cependant, a relevé le président ghanéen, " près de la moitié des fonds nécessaires pour combler ce déficit de financement peut être trouvée sur le continent " si les Etats parviennent à enrayer le phénomène de l'évasion fiscale qui représente une perte annuelle de 50 milliards de dollars.

Voir aussi - Nigéria : L'eurobond de 3,3 milliards $ se précise

Mais au-delà, l'effort pour retenir les fonds doit émaner des Etats eux-mêmes à travers une gestion plus efficace de leurs matières premières par la maîtrise des conventions signées avec les multinationales chargées de les exploiter, d'où l'impératif de " renforcer la performance des institutions fiscales ".

" Dans ce processus, nous pouvons faire appel à l'expertise de praticiens privés. Nous devons renforcer nos administrations fiscales pour contrer les pratiques d'évasion fiscale telles que l'érosion de la base d'imposition des profits des multinationales (…). La pléthore de contrats déséquilibrés, avec leurs effets pernicieux, doit cesser, si nous voulons réaliser notre vision d'un développement socio-économique rapide ".

L'industrialisation, l'autre alternative

Autre ressort à exploiter selon Akufo-Addo, c'est l'industrialisation et la création de valeur ajoutée pour rompre avec une ère où le continent se distinguent comme une zone exportatrice de matières premières brut.

" Nous devons maintenir des environnements macroéconomiques stables dans le contexte d'économie en croissance afin d'attirer les investissements privés " et construire des économies créatrices de valeur ajoutée via l'industrialisation ".

Voir aussi - Côte d'Ivoire : 490 milliards FCFA à mobiliser sur le marché international en 2020

" C'est la meilleure façon de tirer parti de la zone continentale de libre-échange (…) pour faire évoluer l'Afrique de sa dépendance de l'aide ", a-t-il poursuivi, notant qu'" une grande partie de la croissance et de la prospérité que nous recherchons sur le continent viendra du fait que nous commerçons davantage entre nous ".

Jean Mermoz Konandi

Publié le 02/03/20 14:35

SOYEZ LE PREMIER A REAGIR A CET ARTICLE

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

q3z-5OR25iq6XXmZ6F65zWxODcO80nKqXBKmZPJzJWs False