La Banque Africaine de développement va solliciter ses pays actionnaires en vue de lever 11 milliards de dollars de capitaux pour accélérer la mise en œuvre concrète de ses cinq grandes priorités déclinées comme suit : « éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie », « nourrir l'Afrique », « industrialiser l'Afrique », « intégrer l'Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations africaines ».
Cette ambition gigantesque a été réaffirmée par le premier responsable de la banque panafricaine, Akinwumi Adesina, face au corps diplomatique africain réuni à Séoul, en Corée du Sud le 07 février dernier.
« Pour que la Banque africaine de développement continue à appuyer le développement du continent, une augmentation générale du capital est nécessaire », a-t-il clamé face à ses interlocuteurs du jour.
Ainsi, selon Akinwumi Adesina, une hausse du capital de son institution d'un montant additionnel de 11 milliards de dollars, changerait le quotidien d'environ 525 millions vivant sur le continent.
Dans les détails, ce sont 105 millions de personnes qui pourraient ainsi avoir accès à l'électricité, 137 millions qui pourraient bénéficier de technologies agricoles améliorées, 151 millions qui auraient accès à des services de transport améliorés, 110 millions qui accéderaient à de meilleurs services d'alimentation en eau et d'assainissement et 22 millions d'autres qui bénéficieraient des retombées des investissements dans les projets du secteur privé.
Au-delà de l'enjeu de mobilisation davantage de ressources, la BAD doit faire face à un endettement abyssal qui menace son profil vis-à-vis des marchés financiers. Ainsi, dans une note publiée l'année dernière, l'agence américaine de notation Fitch Ratings lançait un avertissement : "si aucune augmentation de capital n'est approuvée d'ici à 2019 (…) cela exercerait une pression considérable sur la notation de la BAD ».
A ce jour, parmi les principaux contributeurs de la BAD, on dénombre la plupart des 54 pays africains (également appelés partenaires régionaux), dont le Nigéria est le plus contributeur à hauteur de 9,27% des parts, tandis que la part des autres pays africains oscille entre 0,079% et 6%.
Pour rappel, le capital souscrit de la BAD en 2017 s'élève à 65 497,96 millions d'Unité de compte (UC), soit 93,28 milliards de dollars, selon les chiffres officiels.
Dr Ange Ponou
Publié le 18/02/19 10:05