Ahmadou Al Aminou LÔ, ministre, secrétaire général du gouvernement sénégalais
Au Sénégal, le dernier rapport de la Cour des Comptes qui continue de défrayer la chronique fait état d'une situation économique et financière encore tendue. Avec des marges de manœuvre encore faibles, l'une des possibilités immédiates est la révision des salaires de certains agents. L'annonce est faite par le secrétaire général du Gouvernement, Mohamed Al Aminou LÔ, sur la télévision nationale.
Cependant, il considère qu'il ne s'agira pas de toucher aux faibles salaires. ‘'Il ne faut pas que ça soit un tabou. Il faut un rebasing salarial. Les gens se plaignent parfois de salaires élevés, dans les agences, dans certaines directions générales, etc. Même le premier ministre en parle. Les salaires vont diminuer quelque part'', a dit M. LÔ.
À l'en croire, c'est simplement dire qu'il faut que ceux qui ont des salaires élevés fassent un effort temporaire ou définitif. ‘'Les autorités le feront. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne va pas toucher aux petits salaires'', a-t-il ajouté. Dans le projet de budget de 2025, les dépenses de personnel ou masse salariale sont projetées à 1 485,5 milliards FCFA contre 1 442,5 milliards FCFA dans la loi de finances 2024, soit une hausse de 43,1 milliards FCFA (+3%).
Cette idée de révision des salaires de certains agents est agitée dans un contexte où les populations déplorent une cherté du coût de la vie, exacerbée par une instabilité des prix malgré la baisse annoncée par le Gouvernement concernant des denrées telles que le riz, l'huile et le sucre. L'autre mauvaise nouvelle est qu'une baisse de la subvention sur le secteur de l'électricité est pressentie.
Des reformes pour redresser la barre
La situation économique et financière, selon le Gouvernement, est le résultat d'une mauvaise gestion des ressources publiques ces dernières années. Ainsi, les autorités ont annoncé une série de réformes. L'objectif est d'asseoir une gestion responsable afin ‘'que désormais chaque franc dépensé soit justifié''.
Premièrement, il s'agit du renforcement du contrôle budgétaire et de la gestion des investissements publics. Dans ce cadre, il est prévu l'amélioration de la qualité comptable et de l'information financière à travers la mise en place d'un système d'information intégré de gestion des finances publiques garantissant un meilleur contrôle des dépenses et des financements.
Cette modernisation permettra d'améliorer la qualité et la fiabilité des données financières, de faciliter leur accessibilité et d'assurer la sincérité des comptes publics. Un contrôle plus strict des projets financés sur ressources extérieures sera également fait avec la désignation d'un agent comptable chargé du suivi comptable des projets financés à cet effet et cette mesure vise à assurer un contrôle rigoureux et une meilleure gestion des engagements financiers du pays.
L'État du Sénégal décide également d'une centralisation des fonctions de négociation, d'utilisation et de gestion de la dette publique. Cette centralisation permettra de surmonter les difficultés liées à la dispersion des compétences en administration de la dette publique. Elle passera par la création d'un service unique au sein de l'État compétent pour la gestion des emprunts et des garanties associées. Ce qui devrait assurer ‘'une approche plus transparente et harmonisée de la politique d'endettement''.
Mouhamadou Dieng
Publié le 18/02/25 18:27
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