Moody’s déclasse la note du Mali à Caa1 dans la catégorie " risque de défaut élevé "

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Les signaux de l'économie malienne sont au rouge et présentent un réel risque de dérapage, peut-on résumé à la lecture du rapport de l'agence de notation Moody's. Le pays a vu sa note financière virer de B3 à Caa1 avec perspective négative. En termes simples, Moody's estime qu'il y a peu de chance que le Mali honore le remboursement de ses dettes et n'anticipe pas une amélioration de la situation du moins à court terme.

Ce déclassement s'explique en grande partie par les évènements du 18 août dernier marqués par l'arrivée au pouvoir d'une junte militaire et la démission du président IBK et de son gouvernement qui " inaugure une période d'incertitude ". Pour Moody's qui prévoyait un ralentissement de la croissance à 2,5% en raison de la Covid-19, l'embargo imposé par la CEDEAO à la suite du coup de force et les sanctions économiques associées ont suffi à assombrir les perspectives d'une économique déjà éprouvées.  

Voir aussi - Mali : La CEDEAO impose un embargo et des sanctions économiques

Outre la fermeture des frontières avec ses voisins, donc de l'accès aux ports d'Abidjan et de Dakar, qui impacte ses échanges commerciaux, le Mali fait face à un gel de ses avoirs au niveau de la BCEAO et à la suspension de tous flux financiers avec le reste de la région.  Cette situation a " un impact de plus en plus négatif sur l'activité économique et augmentera le risque de liquidité pour le gouvernement " mais également accroît " le risque de défaut de paiement sur certains titres de dette publique non couverts par les dispositions de syndication de la BCEAO " explique l'agence.

Il faut en effet relever que si au niveau du marché monétaire la BCEAO dispose de mécanismes pour poursuivre les remboursements des dettes arrivées à échéance (sur une certaine période), ce n'est pas le cas pour le marché financier.

Voir aussi - UEMOA/Mali : Comment le défaut de paiement a été évité ?

Par ailleurs, alors que les discussions en interne sur la gestion de la transition menées par la junte peinent à aboutir, Moody's craint une dégradation de la situation politique (même en cas de mise en place d'un gouvernement de transition) qui va encore exacerber le risque sécuritaire qui continue de planer sur le pays. Et alors que les sanctions au niveau régionale sont maintenues, la pression va continuer à s'accroître sur l'économie. " Si les sanctions régionales existantes sont prolongées, elles poseront certainement d'autres risques à la baisse pour l'économie et la capacité du gouvernement à honorer ses obligations en matière de dette ", insiste l'agence.

Mais au-delà, le Mali aurait pu hériter d'une évaluation plus sévère, n'eut été son ancrage au sein de la zone UEMOA qui lui confère un minimum de sécurité : " actuellement, souligne Moody's, la notation est soutenue par l'appartenance du Mali à l'UEMOA qui favorise la stabilité macroéconomique et réduit le risque de balance des paiements bien que des risques non négligeables soient apparus à la suite du coup d'État ".

Jean Mermoz Konandi

Publié le 10/09/20 18:27

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