Créances privées : S&P met en garde les pays bénéficiaires de l’ISSD

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Après avoir menacé l'année dernière de rétrograder les notes souveraines des Etats sollicitant un report des échéances de prêts contractés auprès des créanciers privés dans le cadre de la mise en œuvre de l'ISSD (initiative de suspension de la dette des pays pauvres) lancé par le G20 et les institutions de Bretton Woods, les agences internationales de notation remettent à nouveau le couvert.

Ce mercredi, l'agence Standard & Poor's a annoncé qu'elle comptait procéder à une réévaluation des pays qui envisageront de demander un décalage des échéances de remboursement des prêts contractés auprès de créanciers privés avec l'entrée en vigueur du nouveau " cadre commun de l'ISSD ". D'après Reuters qui donne l'information (qui cite une note de recherche de S&P Global), S&P prévoit " une évaluation au cas par cas " de ces pays afin de " déterminer s'ils ont fait défaut sur leur dette commerciale " dans le cas où " un souverain demande un allégement de la dette des créanciers privés ".

Le 13 novembre dernier, les pays du G20 avaient décidé d'un prolongement de l'ISSD (" cadre commun de l'ISSD ") – initialement prévu pour durer sur la période allant de mai 2020 à décembre 2020 – jusqu'à fin juin 2021. Des aménagements avaient alors été apportés à l'ISSD, enjoignant formellement les Etats éligibles d'y associer leurs créanciers privés appelés à participer à l'effort mondial d'allègement de leur dette.

Reuters rappelle que S&P et Fitch Ratings ont abaissé la note de l'Ethiopie (CCC pour Ficth, soit à quelques pas du défaut de paiement), après que le pays ait annoncé son intention de recourir au nouveau cadre de l'ISSD.

A la date du 17 février, 14 pays ont été déclarés éligibles à la nouvelle mouture de l'ISSD dont le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Togo et le Congo, sur un groupe d'un peu plus de 70 pays comptant parmi les plus fragiles de la planète. Mis sous la pression des agences de notation, ceux-ci devront donc afficher clairement leur intention de solliciter ou pas un allègement de leur dette auprès des créanciers privés, surtout pour des pays ayant des eurobonds dans leur portefeuille de créances comme la Côte d'Ivoire et le Togo.

Rappelons qu'en juin 2020, suite à une mise en garde de Moody's, le Sénégal et la Côte d'Ivoire, qui bénéficiaient de la première phase de l'ISSD, avaient dû affirmer officiellement qu'ils continuaient à assurer normalement le service de leurs dettes auprès des créanciers privés.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 17/02/21 19:31

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